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Compton mis le moteur en marche et monta à bord. Il fit un geste de la main en direction d’Helen et des boys. Alors que le cliquetis devenait peu à peu le bon vieux grondement habituel, ils virèrent de bord, Compie prenant soin d’éviter les nids-de-poule, s’avancèrent avec des vrombissements, entre les feux qui bordaient la piste cahoteuse et après le dernier soubressaut prirent leur envol. Il vit qu’à terre ils étaient tous debouts, en train de leur faire signe. Il vit le camp sur le flanc de la colline qui semblait désormais toute plate, la plaine qui s’étendait en bas, quelques groupes d’arbres, le bush qui s’applatissait, tandis que maintenant les troupeaux de gibier courraient en ordre en direction des étendues d’eau asséchées. Il vit un nouveau point d’eau dont il n’avait jusque là pas eu connaissance. Les zèbres, qui n’étaient plus que des dos arrondis, et les antilopes devenus des points à grosse tête, parcouraient la plaine en rangs serrés, mais donnaient l’impression de s’élever en hauteur. Puis ils se dispersèrent quand l’ombre se rapprocha d’eux ; ils étaient devenus minuscules et le mouvement avait perdu sa cadence. Devant lui la plaine qui s’étendait à perte de vue, désormais d’un jaune grisâtre ; la veste de Tweed de Compie et le chapeau de feutre marron. Ensuite ils survolèrent les premières collines, que les antilopes parcouraient, puis des montagnes au creux desquelles poussait une forêt verte et dont les flancs étaient recouverts de bambous résistants ; à nouveau la forêt dense, sculptée en pics et en creux, jusqu’à ce qu’ils la dépassent ; puis des collines dont la hauteur diminuait pour laisser place à une autre plaine. Elle était chaude à cette heure-là, d’un marron violacé et craquelée par la chaleur. Compie se retourna pour voir comment il pilotait. Puis il y eut d’autres montagnes sombres, droit devant. Et là, au lieu de se diriger vers Arusha, ils virèrent à gauche. En regardant à terre il vit un nuage rose qui se déplaçait rapidement, au-dessus du sol et dans les airs, comme les premiers flocons d’une tempête de neige, qui arrivent de nulle part, et il compris alors que les insectes arrivaient du Sud. Puis ils prirent de l’altitude ; ils volaient apparemment vers l’Est. Soudain, le ciel s’assombrit et ils furent pris dans un orage. La pluie était tellement épaisse que c’était comme voler à travers une cascade. Alors qu’ils étaient passés à travers, Compie se retourna, sourit et montra quelque chose du doigt. Là, devant eux (il ne voyait plus que ça) : aussi large que le monde, magnifique, haut et d’une blancheur incroyable au soleil se dressait le Kilimanjaro. C’est à cet instant qu’il compris que c’était là qu’il se rendait.