Expression du degré (L')

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Programme de l'option linguistique à l'agrégation externe (2014 et 2015)

Sommaire

Bibliographie

  • Bibliographie de la SAES De nombreux textes sont consultables en cliquant sur les liens figurant dans la bibliographie.

Conseils et pistes de réflexion (rapport de jury 2014)

  • Une connaissance des auteurs qui ont publié sur la question et de leurs différentes positions est requise. Par exemple, pour un sujet sur la gradabilité, des connaissances étaient attendues sur les positions d’auteurs qui n’utilisent pas tous les mêmes critères de classement. Ainsi devaient être connus, entre autres, les concepts suivants : les notions de scalar, gradable, absolute and limit adjectives ; l’effet de stretching que l’on retrouve chez Kato (ou chez Hübler) ; ce que Paradis appelle boundedness hypothesis ; ou encore la position de Kennedy sur la gradabilité et la scalarité. Pour un sujet sur les superlatifs qui faisait référence à des échelles, le candidat devait pouvoir montrer notamment qu’il connaissait les échelles sémantiques de Rivara, ce que propose Fauconnier sous la forme de scale principle ou Kennedy sous la forme de scale structure. Ou encore, pour un sujet sur les intensifieurs, un candidat qui traitait des minimizers se devait de connaître l’effet de la négation sur l’orientation de l’échelle associée. De même, le traitement de AS et SO nécessitait de connaître ce que Larreya appelle identifying comparison. Pour donner encore deux exemples, pour un sujet sur le haut degré, le candidat devait pouvoir fournir une définition de ce concept et, s’il souhaitait référer au domaine notionnel, savoir définir un gradient, expliquer en quoi consistent l’intérieur et l’extérieur du domaine associé et dire quand la prise en compte d'une frontière est pertinente ou non. Pour un sujet sur la comparaison, il était essentiel de connaître la différence entre absolute et relative comparison, d'indiquer l’existence d’une norme implicite ou explicite et de savoir mettre en cause une seule ou plusieurs échelles sémantiques.
  • Considérons une citation longue : “Distributionally, the class of gradable adjectives has two defining characteristics […]. First, gradable adjectives can be modified by degree adverbials such as quite, very and fairly. According to this criterion, inexpensive, dense, and bright are identified as gradable adjectives, but dead, octagonal, and former are not […]. Although non-gradable adjectives like dead do sometimes occur with degree modifiers, as in e.g., Giordano is quite dead, such uses are marked, and tend to convey a sense of irony or humor. Such uses indicate that (at least some) non-gradable adjectives can be coerced into having gradable interpretations in contexts that are otherwise incompatible with their canonical meanings. The second distributional characteristic of gradable adjectives is that they can appear in a class of complex syntactic environments, which I will refer to as degree constructions. Roughly speaking, a degree construction is a construction formed out of an adjective and a degree morpheme – an element of {er/more, less, as, too, enough, so, how, ...}.” (Christopher KENNEDY, Projecting the Adjective: the Syntax and Semantics of Gradability and Comparison, 1997, pp. 1-2) Cet extrait invite à définir la gradabilité des adjectifs en fonction de deux critères distributionnels : la modification par adverbes de degré – une liste de modifieurs est proposée qui peut être illustrée dans le corpus, et ce que Kennedy appelle degree constructions, exemples à l’appui. Le candidat peut aisément suivre la citation, dont la problématique apparaît clairement. Il s’agira alors pour lui d’évaluer la validité de chacune de ces deux pistes pour le corpus, énoncé par énoncé, puis une fois ce travail de dépouillement préalable effectué, de construire une argumentation grâce à des regroupements et de prendre position en conclusion. Trop peu de candidats ont pris en compte les conditions d’apparition de modifieurs avec des adjectifs dits non-gradables. D’une part, qu’est-ce qui donne à ces adjectifs une interprétation gradable ? L’examen du corpus permet de voir le rôle joué par le contexte, et les micro-analyses permettent de confirmer l’intuition. D’autre part, ces adjectifs ainsi modifiés ont-ils toujours un effet de sens ironique ? Un exemple du corpus (excerpt 7) invite à conclure que l’ironie n’était finalement qu’un effet de sens relativement anecdotique.
  • Un autre exemple de citation longue est le suivant. Il comporte cette fois des manipulations d’exemples : “How commonly functions as a degree modifier. Compare the following exclamative and interrogative examples: [4] EXCLAMATIVE OPEN INTERROGATIVE
  • i a. How tall they are! b. How tall are they?
  • ii a. How much time we wasted! b. How much time did we waste?
  • iii a. How quickly it grows! b. How quickly does it grow?
  • iv a. How very tactful he is! b. *How very tactful is he?

In both constructions we are concerned with degree: with exclamative how the degree is remarkably great, with interrogative how it is to be indicated in the answer.” (Rodney Huddleston and Geoffrey K. Pullum, The Cambridge Grammar of the English Language, Cambridge: Cambridge University Press, 2002, p. 919) Cet extrait invitait à définir les termes (degree modifier, interrogative, exclamative) et à tester les compatibilités et incompatibilités de HOW dans les deux constructions. Le candidat pouvait, dans un premier temps, s’appuyer sur la démonstration, expliciter les exemples proposés dans la citation, puis les confronter aux énoncés du corpus. C’est en examinant le corpus que le candidat prenait conscience que la binarité proposée dans la citation ne vaut pas toujours. Il pouvait relever et analyser les énoncés 4 et 8 qui présentent respectivement un cas d’exclamative indirecte et d’interrogative indirecte où HOW certes exprime le degré, mais pas un haut degré. De plus, il pouvait montrer que dans certains cas HOW est employé comme adverbe de manière (extrait 7), ce qui exclut toute notion de degré. Enfin le candidat pouvait s’interroger sur des cas ambigus (HOW much et HOW many). Ces remarques, justifiées par une démonstration solide, permettaient non pas d’infirmer mais d’affiner le contenu de la citation.

  • La citation suivante est plus courte : “When these items [minimizers] occur in positive contexts (if they do), they denote a minimal quantity, when they occur in negative contexts, the negation denotes the absence of a minimal quantity, and hence the presence of no quantity at all.” (Laurence R. HORN, A Natural History of Negation, Chicago: University of Chicago Press.1989, p. 400) Cet extrait invitait à examiner l’effet produit par les minimizers en contextes positif et négatif. En suivant le raisonnement clairement exposé dans la citation, le candidat pouvait apporter une confirmation par des exemples du corpus et une démonstration fondée. Cependant en parcourant les énoncés du corpus le candidat pouvait constater que dans certains contextes la négation dénote une grande quantité. Dans ces cas particuliers, une micro-analyse des énoncés du corpus permettait de repérer la présence d’un préconstruit, rectifié ensuite en discours pour produire l’effet de sens qu’apporte la litote. Cette observation, qui prend en compte le niveau pragmatique de la négation sur les minimizers, étayée par les critères linguistiques appropriés, permettait au candidat de compléter la citation qui lui était proposée.

Leçons de la session 2015

Leçons de la session 2014

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