Frederick Law Olmsted (1822-1903) et le park movement américain

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-*Saes : http://sha.univ-poitiers.fr/saesfrance/IMG/pdf/_Biblio_Olmsted_V2.pdf+*SAES : http://saesfrance.org/wp-content/uploads/2016/01/Biblio_Olmsted_V2.pdf
*Bibliothèque universitaire De Nancy avec de nombreux liens internet en dernières pages : http://bufr-nancy.com/wp-content/uploads/2013/07/Olmsted-2014.pdf *Bibliothèque universitaire De Nancy avec de nombreux liens internet en dernières pages : http://bufr-nancy.com/wp-content/uploads/2013/07/Olmsted-2014.pdf
*Trois articles dans la revue ''Cycnos'' (volume 30, numéro 2, 2014). *Trois articles dans la revue ''Cycnos'' (volume 30, numéro 2, 2014).

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Sommaire

Cadrage du B.O

  • Frederick Law Olmsted est surtout connu aujourd’hui comme l’architecte de Central Park et, à ce titre, comme le père du paysagisme américain. Il s’agira d’aller au-delà de cette approche nécessairement réductrice de son œuvre et d’analyser les dimensions sociale, politique,économique et esthétique du park movement qui s’est développé sous son impulsion dans la seconde moitié du XIXe siècle. Paysagiste,Olmsted était aussi journaliste, penseur politique, réformateur social et gestionnaire de domaine. C’est la complexité et l’extrême richesse de cette pensée, sa profonde cohérence interne, et les modalités de sa mise en œuvre dans le cadre de réalisations concrètes qui seront étudiées.
  • Olmsted fut notamment l’ingénieur en chef de Central Park, apportant ainsi une contribution majeure à la diffusion des parcs publics dans les principales villes américaines. Il fut quelques années plus tard le premier commissaire du Parc public de Yosemite (Californie) et formula les principes de base de la préservation des espaces naturels, qui devaient aboutir à la création du système des parcs nationaux. Il travailla à la réhabilitation du site des Chutes du Niagara, étendant ainsi ces principes au premier parc international,cogéré par deux Etats. Sa participation avec Gifford Pinchot à la création du domaine de Biltmore (Caroline du Nord) servit de prélude à la fondation des forêts nationales et à l’adoption de la philosophie de la conservation. A Berkeley (Californie), il mit en évidence l’importance d’un environnement paysager pour suivre une formation universitaire dans le cadre d’un campus arboré ; à Riverside (Illinois) il posa les principes, encore observés de nos jours, de l’organisation spatiale et sociale d’une communauté de banlieue et à Chicago en 1893, il conçut l’environnement dans lequel devait être célébré le triomphe de l’Amérique industrielle à l’occasion de l’Exposition universelle (World’s Columbian Exposition). On s’attachera à faire émerger et à analyser les fils conducteurs qui donnent toute sa cohérence à cette carrière très variée, en se référant notamment aux nombreux textes (articles, ouvrages publiés ou non, rapports) dont Olmsted fut l’auteur et dans lesquels la dimension politique et sociale de sa pensée se déploie avec force.
  • On peut citer, entre autres,Walks and Talks of an American Farmer in England(1852),sorte de bilan intellectuel de son voyage au Royaume-Uni et plaidoyer pour la philosophie sociale britannique inspirée de Jeremy Bentham et Stuart Mill,The Cotton Kingdom(1853), compilation d’articles dans lesquels il expose l’idée très moderne d’une interaction entre l’homme en tant que citoyen et son milieu naturel, justifiant la mise en œuvre d’une politique de l’habitat au sens large, ou encore son Preliminary Report (1865) sur la gestion du nouveau parc public de Yosemite et le respect des équilibres naturels locaux dans la mise en œuvre d’une esthétique originale.
  • Le patriotisme qui porta Olmsted à vouer sa carrière à l’intérêt de la nation fournit un autre fil conducteur permettant de relier toutes ses réalisations. Olmsted, homme du nationalisme culturel, apporta sa contribution à l’élaboration d’une culture nationale unique capable de rassembler les différents groupes sociaux d’un pays en forte expansion démographique. C’est à cette lumière que l’on pourra analyser le sens de son attachement à l’agrarianisme jeffersonien dans un contexte marqué par l’urbanisation et l’industrialisation. Son œuvre s’interprète aussi comme une tentative de réconciliation de l’agriculture et du progrès : la réalisation de sa ferme modèle sur Staten Island, au large de Manhattan, répondait à la volonté d’inventer une forme d’agronomie scientifique compatible avec les exigences nouvelles de son époque, et susceptible de remettre le farmer au centre de la société américaine.
  • Cette question invite à replacer l’intérêt d’Olmsted pour les parcs publics dans la continuité de ses travaux et réflexions. Bien que très sensible à la préservation de l’idéal d’une société agraire, Olmsted était soucieux d’accompagner les Etats-Unis sur la voie inévitable, selon lui, de l’urbanisation, et ce pragmatisme,qui est au cœur du park movement, n’en demeure pas moins l’une de ses plus grandes ambiguïtés : sa vision parfois presque monstrueuse de la cité doit être nuancée par le sentiment de fierté qui allait accompagner la réalisation du parc. Négation de la ville, le parc en était aussi la vitrine, le lieu où tout ce qu’elle avait de talent allait se rassembler pour créer une œuvre durable et monumentale. Le park movement allait ainsi permettre d’investir un nouvel espace, mental celui -ci, entre rejet et orgueil, désir de fuite et fascination, regret du monde agraire et résignation au monde urbain ; l’antidote à la ville en était donc aussi son plus beau produit.

Bibliographie

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