Observations générales sur les épreuves de l'Agrégation Interne

Un article de Wiki Agreg-Ink.

Jump to: navigation, search

Sommaire

Mot du président 2018

Quand un concours aussi sélectif que l’agrégation interne d’anglais ne permet qu’à un candidat sur quinze d’être déclaré lauréat, là où un nombre bien plus grand de collègues mériteraient amplement de figurer sur la liste des admis, il faut bien sûr se réjouir avec eux de la réussite des heureux élus, mais il est essentiel aussi de penser aux autres, à tous les autres, à tous ceux qui retrouvent leurs classes et leurs familles après la publication de résultats qui ne sont pas à la hauteur de leurs attentes, à tous ceux qui, universitaires, inspecteurs, formateurs, les ont accompagnés durant leur préparation, il est essentiel de penser à eux et de les aider à voir ce qui doit encore être travaillé.(...) La méthodologie est ainsi au cœur de nos préoccupations car c’est parce qu’elle est parfois insuffisamment rigoureuse que certains candidats perdent de précieuses places au concours. Or, dans un concours très sélectif, c’est le rang qui compte,parfois à quelques centièmes de point près, et tout ce qui peut contribuer à améliorer la prestation des candidats est bon à prendre, à l’écrit comme à l’oral. Il n’y a pas de sous- épreuve, il n’y a pas d’impasse à faire, d’aspects à négliger, quand bien même on se sentirait moins à l’aise dans tel ou tel domaine. Tout est à travailler, car tout est utile, non seulement pour « grapiller » çà et là de précieux points, mais parce que le métier d’enseignant est, au quotidien, fait de ces multiples compétences, directement et indirectement. https://media.devenirenseignant.gouv.fr/file/interne/42/2/Rj-2018-agregation-interne-anglais_1008422.pdf

Observations de la présidente 2013

  • Ainsi, pour l’épreuve : Exposé de la préparation d’un cours, si l’on attend bien du candidat qu’il puise dans son expérience de praticien dans la classe de langue, on attend aussi de lui qu’il montre comment sa lecture informée des documents lui permet de satisfaire à l’exigence républicaine qu’est le respect des programmes nationaux actuels, lesquels requièrent l’intégration des objectifs culturels et linguistiques dans la construction de toutes les compétences langagières. On attend en effet du professeur de langue qu’il enseigne la communication tout en participant à la construction d’un nouvel humanisme , lequel fait une place à la reconnaissance de la singularité des diverses cultures. En d’autres termes, le jury attend du futur agrégé qu’il montre une double compétence : une compétence à proposer une analyse universitaire des divers documents, à définir les enjeux qu’ils soulèvent dans l’aire culturelle anglo-saxonne, à percevoir la manière dont ils problématisent les notions ou les thématiques des programmes actuels pour l’enseignement des langues vivantes (voir les programmes et les documents ressources sur le portail EDUSCOL, Lycée et formation professionnelle, Langues vivantes dans le bandeau de gauche) ; une compétence à concevoir diverses activités coordonnées à partir de ces documents afin d’amener les élèves à apprendre la langue anglaise tout en comprenant mieux la spécificité de la culture anglo-saxonne.
  • L’épreuve Explication de texte sur programme nécessite une connaissance approfondie des œuvres ou des questions de civilisation au programme, mais elle est aussi affectée d’épreuves satellites qui supposent un solide bagage en linguistique et de très bonnes compétences en compréhension orale. En l’absence d’un entraînement très régulier en amont, elle est souvent vécue comme un marathon dont les candidats ressortent fatigués et parfois déstabilisés.


Observations de la présidente 2012

  • A l'écrit, les résultats sont relativement stables par rapport aux années précédentes. S’il est vrai que la qualité de la langue écrite s'améliore depuis trois ou quatre ans, on constate toujours un manque de méthode dans la composition. Cette année, où le sujet portait sur une question de civilisation, beaucoup de candidats ont eu des difficultés à formuler une problématique permettant une analyse structurée de tous les aspects évoqués par l'énoncé et ont confondu mise en œuvre raisonnée de leurs connaissances et restitution d’un cours.
  • En traduction, les remarques faites dans les rapports précédents valent encore cette année. Les candidats ont parfois trop tendance à verser dans la réécriture du texte de départ pour contourner certaines difficultés. Quant à la traductologie, elle reste encore le point faible de cette épreuve, par manque d’entraînement la plupart du temps et en raison aussi d’une confusion avec l’explication de faits de langue. On ne peut que conseiller la relecture des rapports du jury qui donnent des exemples concrets de ce qui est attendu.
  • La pratique de classe peut, à tort, donner l’illusion que l’«on s’en sortiratoujours », l’expérience aidant. Ceci revient alors à ne pas faire la distinction entre un déroulé de cours et l’analyse pré-pédagogique qui précède et met en synergie les attentes institutionnelles, les objectifs visés et les contraintes internes des documents qui constituent le dossier. À ce sujet, il est à remarquer aussi que ce dernier peut aborder une grande variété de thèmes faisant appel à une réelle culture générale, trop souvent défaillante. Comme dans le rapport précédent, il faut cependant préciser que l’épreuve orale d’exposé de la préparation d’un cours n’a pas vocation à porter un jugement sur la valeur professionnelle des candidats mais à évaluer leur capacité à sélectionner et croiser des connaissances et des compétences universitaires et s cientifiques avec des aspects de l’apprentissage dans un cadre institutionnel dont il faut bien connaître les contours.


Observations de la présidente 2010

  • A l’écrit, l’épreuve de traduction suppose plus qu’une bonne maîtrise des codes linguistiques concernés, préalable indispensable ; comme le disait déjà le présent rapport, il faut savoir « retrouver l’œil du lecteur » et convoquer des éléments de contexteet d’analyse littéraire,car une traduction est rarement une correspondance terme à terme. L’épreuve d’explication de choix de traduction pose toujours des problèmes de méthode.
  • A l’oral, en revanche, les commissions ont noté avec satisfaction une meilleure préparation chez bon nombre de candidats, notamment àl’épreuve d’exposé de la préparation d’un cours où les sujets proposés offraient une diversité de supports et de genres ; la poésie et le document vidéo y ont été bien représentés. On redira ici combien il est important de s’entraîner à formaliser l’analyse pré-pédagogique d’un projet de séquence. On ne saurait, par ailleurs, trop encourager les candidats à faire des simulations en temps réel ; rien ne vaut un véritable entraînement, ne serait-ce que pour apprendre à bien gérer son temps. L’épreuve sur programme, avec toutes ses composantes, constitue unvéritable défi en la matière.
  • Il est enfin hasardeux de faire des pronostics d’une année sur l’autre sur les questions ouœuvres susceptibles de « sortir ». Ceci ne remplace en rien unepréparation sérieuse qui prenden compte l’ensemble du programme.


Observations de la présidente 2003

La notation est le résultat d’une double correction des copies et d’une évaluation harmonisée de plusieurs membres du jury pour ce qui est des épreuves orales.

Du côté des dérives

  • il faut éviter tout ce qui relève de la non-identification précise du sujet.
  • utilisation d’une langue non authentique et qui ne serait pas au service d’une transmission claire du sens.
  • aucune doctrine, aucune école n’est considérée supérieure à une autre. Le seul vrai critère d’évaluation est la pertinence du propos et son argumentaire qui emportera l’adhésion quelle que soit l’entrée dans le vif du sujet.

Du côté des points forts

  • une très bonne connaissance des questions de civilisation et des œuvres littéraires impose un travail de fond de lectures. Celles-ci doivent être sélectionnées avec bon sens et intelligence, et hiérarchisées.
  • les épreuves d’oral exigent un entraînement constant à l’amélioration de la qualité de l’anglais oral, à sa pratique authentique.
  • Il est demandé aux candidats de réfléchir à nouveau sur les ingrédients d’une communication réussie.


Observations du Président. 2001

  • Le jury invite les candidats à une juste identification du sens des termes ou d’une problématique sous-jacente qui deviendra la ligne de force de la dissertation ou l’ossature d’une explication de texte ou d’un commentaire.
  • L’exercice de dissertation ou de commentaire composé se définit comme suit : introduction claire qui pose le sujet et annonce la problématique, argumentation solide et construite, étayée de références textuelles ou civilisationnelles qui met en valeur la connaissance qu’a le candidat de l’œuvre ou la question au programme, démonstration d’un esprit d’analyse et de synthèse, construction d’un raisonnement alliant logique et cohérence interne et débouchant sur une conclusion où les divers fils des étapes intermédiaires du processus d’élaboration du raisonnement se recoupent, sans nécessairement finaliser : si la conclusion est l’aboutissement d’une prise de distance, elle reste parfois ouverte puisque le travail de réflexion n’épuise jamais l’œuvre littéraire et que la distance historique et critique est souvent relative lorsqu’il s’agit d’apprécier une source primaire en civilisation.
  • Pour la didactique, il faut analyser les documents fournis, préciser un fil conducteur, une démarche adoptée, un parcours didactique construit et cohérent, et surtout des propositions de mise en œuvre efficaces selon le niveau de classe choisi. Bon sens, réalisme et efficacité.
  • les « faits de langue » : les aptitudes à l’analyse et à la synthèse sont vérifiées. Le candidat doit faire la preuve qu’il sait mettre en relation « la forme et le sens », ce qui ne saurait aller sans une prise en compte pertinente du contexte. L’exposé théorique, le cours de linguistique sont exclus ; les explications de « faits de langue » corroborent l’analyse et ne sont qu’un outil au service d’un décryptage plus minutieux du sens, en littérature comme en civilisation.
  • Le thème teste la capacité du traducteur à réagir spontanément en territoire inconnu et à y faire montre de réflexes lui permettant de franchir les obstacles. Les passages sélectionnés ne contiennent pas de difficultés techniques et plusieurs traductions sont acceptables et acceptées dès l’instant où elles respectent les règles élémentaires de syntaxe et épousent les formes d’une langue vivante et authentique.
  • La grille d’évaluation de la qualité de l’anglais oral : outre l’importance accordée à la qualité des sons, aux règles de placement de l’accent, au rythme et à l’intonation, elle évalue aussi la qualité de la communication, partie intégrante d’une prestation orale.
  • Une écoute assidue de toutes les ressources sonores doit permettre aux candidats de gagner en confiance et en assurance.
  • Il va de soi que la maîtrise de la langue écrite, française ou anglaise, est elle aussi fort appréciée.

Observations de la présidente 2002.

  • Rappelons le poids identique des coefficients à l’écrit et à l’oral pour les deux épreuves ainsi que l’égale importance du français et de l’anglais sur la totalité du concours si l’hypothèse de l’utilisation maximale des temps de parole pour le candidat est respectée à l’oral.

Du côté des dérives

  • il faut éviter tout ce qui relève de la non identification précise du sujet : sens des mots, corrélation des termes, mise en lumière d’une problématique vigoureuse, utilisation rationnelle et ciblée des connaissances du sujet, à l’exclusion de tout étalage inutile.
  • utilisation d’une langue non authentique et qui ne serait pas au service d’une transmission claire du sens. Ceci exclut tout ce qui relève de la haute fréquence d’un vocabulaire abusivement technique, jargonnant et nécessairement prétentieux ou faussement savant. La communication n’est jamais aussi bonne que lorsque le destinataire a accès au sens, sans effort.
  • aucune doctrine, aucune école n’est considérée supérieure à une autre. Le seul vrai critère d’évaluation est la pertinence du propos et son argumentaire qui emportera l’adhésion quelle que soit l’entrée dans le vif du sujet.

Du côté des points forts

  • Une très bonne connaissance des questions de civilisation et des œuvres littéraires impose un travail de fond de lectures. Celles-ci doivent être sélectionnées avec bon sens et intelligence, et hiérarchisées. L’œuvre littéraire encore et toujours avant la critique littéraire qui en est faite ; les fondamentaux de la question de civilisation avant la compilation de travaux critiques.
  • Les épreuves d’oral exigent un entraînement constant à l’amélioration de la qualité de l’anglais oral, à sa pratique authentique. Il faut savoir décomposer les problèmes pour mieux y remédier et ne rien négliger de ce qui peut mettre l’angliciste au contact d’anglophones et d’une langue authentique. Il faudra aussi, dans certains cas, s’astreindre à des exercices répétitifs ciblés sur tel ou tel point de prononciation fautive.
  • Il est demandé aux candidats de réfléchir à nouveau sur les ingrédients d’une communication réussie. Un plan clairement tracé, une argumentation solidement charpentée, un pouvoir de conviction sont des atouts réels. Les membres du jury sont sensibles à ces qualités qui établissent un lien entre lecteur et auteur ou locuteur et destinataire et qui témoignent du fait que l’acte de communication et l’acte pédagogique passent par cette transmission accomplie du sens et donc son partage.


Observations du président du jury. 2000

  • Un large éventails de thèmes d’actualité, par définition différents d’une année sur l’autre, pour les supports des dossiers de didactique souvent accompagnés d’une cassette (le script est fourni : il ne s’agit pas de tester ici la compréhension) comme le veut la place accordée à l’oral dans l’enseignement des langues vivantes.
  • En dehors des aspects techniques propres au traitement des dossiers de didactique, il faut y faire preuve de réalisme et de bon sens. Si certains dossiers étaient plus denses que d’autres – tout au moins en apparence, par le nombre de pièces mises à la disposition des candidats – ils devaient permettre aux candidats de faire preuve de discernement et d’opérer une sélection judicieuse en fonction des objectifs souhaités et du niveau de classe retenue pour les mettre en œuvre.
  • Sans revenir sur la dichotomie tant de fois décriée fond / forme, nous rappelons que la bonne présentation d’un contenu, la pertinence et la clarté de son exposition revêtent toute leur importance dans la mise en œuvre de la réflexion. Il va de soi que les bonnes copies d’écrit font la preuve d’une analyse argumentée, nourrie de la lecture et de la re-lecture assidue des œuvres littéraires, d’une solide appropriation de connaissances sur les questions de civilisation au programme ou de la lecture attentive et réfléchie de quelques ouvrages de didactique assortie d’une pratique méthodologique dans la salle de classe. Elle est le lieu privilégié pour tester les connaissances théoriques, exercer son esprit critique, prendre du recul.
  • L’acquisition des connaissances livresques n’est qu’une étape dans le travail de préparation qui doit être programmé dans la durée. Plus tôt le candidat s’appropriera les contenus exigés, qu’il s’agisse de littérature, de didactique ou de civilisation, mieux il sera à même de prendre cette distance nécessaire à l’élaboration d’une pensée personnelle qui, lorsqu’elle s’exprime, porte la marque de l’authenticité et de la conviction.
  • Les mêmes qualités, sont exigées pour les épreuves d’oral : finesse de l’analyse, esprit de synthèse, compétences en traductologie, correction et aisance verbales, aussi bien en français qu’en anglais et toujours une bonne dose de bon sens.