Oral de linguistique à l'Agrégation Interne - Ancienne épreuve jusqu'à 2014.

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On manipule avec le preterit ; quand on a BEFORE, notamment ; mais avec le preterit, l’énoncé est purement factuel, alors que le past perfect permet d’envisager la durée de l’après procès. On manipule avec le preterit ; quand on a BEFORE, notamment ; mais avec le preterit, l’énoncé est purement factuel, alors que le past perfect permet d’envisager la durée de l’après procès.
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 +==TO + V==
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 +Sa valeur fondamentale est la visée –prise en charge par l'énonciateur- c'est à dire la validabilité de la relation prédicative. Il joue donc un rôle équivalent à celui d’une relation sujet / prédicat (sujet-verbe) bien que le sujet ne soit pas explicité.
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 +Avec les verbes comme MAKE, dans leurs emplois d’opérateur de causation (he was made/asked to speak) : à l’actif, make (qui implique l’idée d’accès à l’existence, de validation de la relation prédicative) est incompatible avec TO+V ; mais le passage au
 +passif entraîne un changement de perspective (au niveau de la thématisation) : la réalisation du procès ne va pas de soi, car l’énoncé est envisagé dans la perspective du Sujet.
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 +==Forme ING==
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 +C’est la forme qui se rapproche le plus d’une nominalisation (JGF : nomin. quand un procès est exprimé par un nom : le murmure du ruisseau ou lorsque un syntagme verbal exprimant un procès dans une langue est transformé dans une autre langue par un syntagme nominal: I heard a bird singing = j’entendis le chant..). Dans tous les cas, ING marque une activité validée et une relation entre un sujet et cette activité. On a aussi un aspect verbal d’inaccompli (l’activité est non arrivée à son terme)
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 +Verbes de perception + Ving (I see them shining/I heard him playing..) : ces verbes marquent fondamentalement une opération de localisation; la nouvelle relation prédicative avec ing est rapportée au sujet par l’intermédiaire du verbe de perception ; elle a déjà été validée dans le contexte avant.
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 +Après verbe de goût/appréciation (like, love..) : ils peuvent avoir 2 complémentations verbales : to+V ou Ving; ING signale du préconstruit ; on ne reprendre que le prédicat seul (I like swimming). L’introduction d’un verbe de goût nous fait sortir du cadre du récit; ce n’est pas swimming qui nous interesse, c’est le sujet qui est le centre d’intérêt.
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 +Après TO : TO, ici, n’est pas particule infinitive mais préposition (on pourrait remplacer le verbe par un nom : she confessed to being the ghost); il marque being the ghost comme point d’aboutissement du processus confess
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 +Nominalisation gérondive : consiste à pourvoir la BV de la désinence –ing et le sujet d’une désinence de génitif (she confided about his being on the sofa). Si le –s de la matrice et de la principale étaient co-référentiel, on aurait effacement du sujet dans la proposition enchassée. Ici, V-ing est un gérondif authentique ; il s’agit d’une forme verbale non-finie (toute marque grammaticale de temps est absente).
 +- Il faut donc chercher l’ancrage dans la principale. Attention : being (dans l’exemple) reste une forme verbale ; c’est la proposition
 +toute entière dont il constitue le noyau qui a une fonction nominale.
 +- quant au Sujet notionnel du gérondif : c’est le génitif, mais possible de trouver un pronom au cas régime (him) : plus familière (en plus, pause après him, mais pas après his) : donc manque de cohésion entre his et being ; his a le statut de thème et le gérondif évoque alors la nature du procès appliqué à ce thème ; avec him, c’est le pronom qui serait focalisé.
 +- valeur habituelle de la forme –ing : valeur présupposante (l’idée n’est pas nouvelle) ; BE opérateur de localisaiton
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 +Quand on parle de gérondif, il faut bien préciser que c’est une forme qui comporte des caractéristiques verbales et nominales, et qui peut être modifié par un adverbe : he tried selling things : selling se comporte comme un verbe transitif (il admet un objet direct) mais il peut avoir également une fonction nominale car il est l’objet du verbe tried (en fait c’est toute la proposition qui est objet.
 +=> On manunipule ce type de phrase avec he tried to sell. –ing désigne un acquis, présupposé, non-susceptible d’être remis en cause, sur lequel s’appuie le Sujet pour réaliser un autre procès. To –V est la marque d’une realisation prédicative
 +visée, donc non expressément validée.
 +Important : Ving peut être anaphorisé au moyen du pronom IT, mais pas TO+V qui est anaphorisé par l’ellipse du verbe (he tried selling… ; he tried IT but failed // he tried to sell…. and I tried to as well – et pas I tried it as well)
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 +it needs repairing / it needs to be repaired (rappel : need est ici verbe lexical, car en tant que modal, il n’est pas possible en phrases assertive). Dans la proposition infinitive, le sujet de need et de l’infinitf sont coréférentiels (on parle de patient au passif). Le recours à l’infinitif avec TO (opérateur de visée) est en accord avec le sémantisme de need, qui constate un besoin, quelque chose à réaliser. Très différentde–ing : effacement du sujet, mais les sujets ne sont pas coréférentiels (repair demande un sujet agentif animé humain)/ Il y a toujours coréférence, mais entre le sujet de need et l’objet (effacé) de repairing qui est à la voix active. On parle parfois de gérondif à sens passif (const. pass. impossible).
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 +TO BE V-en et V-ing : proposition à fonction nominale, car le gérondif conserve des prop verbales impossibles ici (ne peut être modifié par un adverbe). Mais on peut rajouter un adjectif, donc prop nominales.
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 +=="ASPECT" et "ACCOMPLI"==
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 +aspect : la façon dont on envisage le procès ; la catégorie de l’aspect est distincte de la catégorie du tps (qui situe le procès/à un moment repère) et de la modalité (relation de l’énonciateur avec son énoncé)
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 +accompli : procès envisagé comme ayant atteint son terme ; l’accompli est une forme de désactualisation. L’aspect d’accompli peut être envisagé de différentes façons (état résultant, processus stabilisé)
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 +==Ø V ("infinitif sans TO", "base verbale"…)==
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 +Comme –ing et TO+V, il détermine la BV tout comme les déterminants du nom, cad ils marquent une quantité ou une qualité sur la notion. Ici, la BV constitue un degré minimal de détermination dans le domaine verbal. Ex : I saw him drive : la relation est assertée sans qu’une quelconque agentivité ne soit à l’origine de sa validation. Si on avait I saw him driving, ing renverrait à l’occurrence particulière d’un processus non arrivé à son terme ; la glose met en évidence l’ancrage en situation : he was drving when I saw him.
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 +Ce n’est pas une forme assertée : elle dépend généralement d’un auxiliaire ou d’un autre V servant d’auxiliaire de type causal (make, let…)
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 +3 cas :
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 +*impératif 2° personne
 +*énoncés polémiques où l’on reprend l’énoncé de l’autre (why tell them ?) : c’est une manière d’influencer le co-énonciateur ; c’est pourquoi TO+V ne marche pas, car To opérateur de visée se tourne vers la réalisation effective du procès ; avec Ø V, refus de l’E d’envisager la réalisation du pcs en cause.
 +*discours indirect et valeur déontique (he suggested that sanctions be taken immediately = subj.)
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 +Dans ces 3 cas, la BV renvoie à la notion ; Ø V apparaît comme une forme de désactualisation.
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 +=='IS TO'==
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 +La copule BE est la trace d’une identification entre le Sujet et le Prédicat, tandis que TO est un opérateur de visée, ce qui entraîne la paraphrase de IS TO par « il est prévisible que, en principe X doit faire ».
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 +La traduction par « devoir » ne renvoie pas forcément à du déontique ; l’énonciateur ne s’implique pas forcément ds cette visée. Il ne prend une valeur déontique que si le contexte le permet : valeur proche de MUST, qui lui émane d’un choix de l’énonciateur, tandis que IS TO reste plus neutre.
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 +==Le passif ==
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 +<blockquote>L'esprit de l'observateur doit être passif, c'est à dire se taire (Claude Bernard)</blockquote>
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 +<blockquote>Passion, patient, passif, pathologique, pathétique. Cinq mots dont l'étymologie commune se manifeste parfois cruellement dans
 +les faits (Michel Tournier)</blockquote>
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 +La transformation passive est composée de l’opérateur BE et du participe passé ; BE marque une identification (B est identifiable à A) ; le participe passé indique que le prédicat est affecté d’une valeur d’accompli. C’est une forme doublement marquée : morphologiquement de le GV (on passe d’une forme simple à une forme complexe), et syntaxiquement par la réorganisation des argument autour du verbe. Sur le strict plan de la réalité référentielle, les 2 constructions sont équivalentes, mais 2 stratégies différentes.
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 +Dans une construction à la voix active, il y a une relation ordonnée de la source vers le but de la relation primitive (boy/drive/car). Prendre comme point de départ le but de cette relation, le terme qui servira de repère, dénote un choix significatif de la part de l’énonciateur.
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 +On pourra se demander si l’agent est indéterminé, si il interesse l’E ou pas.
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 +La transformation passive conduit à une thématisation du patient. On peut même dire que le passif, par la thématisation du patient représenté par IT (ex : it was drawn by…) laisse à l’agent la place privilégiée du rhème, en fin d’énoncé.
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 +Remarque : un passif avec GET a tjs une valeur dynamique : il exprime le passage d’un état à un autre. Comme BE, il permet la thématisation ; mais contrairement à lui, impossible de restituer un agent avec GET.
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 +==Be going to ==
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 +Il sert à renvoyer à l’avenir mais a une valeur bien différente de WILL. L’aspect BE+ing marque un ancrage dans la situation zéro, et le verbe de déplacement GO indique lui un déplacement métaphorique vers la réalisation d’un évènement futur, ce qui est renforcé par la particule TO qui marque la visée d’un pt d’aboutissement.
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 +Avec BE GOING TO, la validation de la relation prédicative est prévue au moment de l’énonciation, indépendemment du co-énonciateur.
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 +Contrairement à WILL, aucun repère futur n’est nécessaire. Avec WILL, la projection ds l’avenir se fait / à des repérages futurs explicites ou implicites, et on a tjs la présence d’une hypothèse.
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 +Remarque : à la valeur de base peut se rajouter l’injonction (ordre) ou l’intention

Version du 22 mars 2007 à 15:26

Par Philippe Pelaez, agrégé interne 2006

Voici des introductions possibles pour l'oral : elles permettent de présenter la fameuse typologie demandée lors de l'épreuve; chaque introduction prend environ 1mn/1mn30 (sur un toal de 8-9mn). Il faut ensuite repérer les occurences dans l'extrait proposé. Les introductions ne sont pas là pour faire "beau"; le jury est toujours sensible à une attaque originale. Voici des exemples :
  • ex n°1 : adjectifs (ou adverbes) : pendant la 1° guerre mondiale, Cémenceau, qui était très soucieux du moral des troupes, avait l'habitude de conoquer les journalistes et de leur dire ...."....(citation)....". Pourquoi ? Parce que les adjectifs (ou les adverbes) sont reflètent toujours la marque de l'énonciateur dans son énoncé. Et on enchaine.
  • ex n°2 : HAVE+-EN : Oscar Wilde avait l'ahbitude de dire : "le seul charme du passé, c'est qu'il est le passé"; on lui préfèrera la citation de son ami belge Maurice Maeterlinck, haute fugure du symbolisme, qui disait tout simplement "le passé est toujours présent". Cette phrase est une paraphrase parfaite du present perfect, qui présente le bilan, dans le présent, d'une action marquée comme révolue (valeur de -EN)... et on enchaîne.
Il faut savoir ces points sur le bout des doigts; ils sont la synthèse de différents ouvrages et des différents courants linguistiques.


Sommaire

Le présent simple

C'est une erreur de la méchanceté humaine de louer toujours le passé et de dédaigner le présent. (Tacite)


Le présent simple n’est pas repéré par rapport à la situation d’énonciation ; sur le plan aspectuel, il est en rupture avec celle-ci (on parle de valeur aoristique : absence de point de vue de l’énonciateur). Avec le présent simple, il n’y a aucune descrition du procès lui-même. En contexte, il a une valeur différente selon qu’il renvoie à du spécifique ou du générique (une vérité générale valable pour toutes les situations et tous les énonciateurs).

Enoncés spécifiques :

  • recette de cuisine : on ne décrit pas de situation unique
  • reportage sportif : le pcs est envisagé globalement (tir de…)
  • narration : on informe + qu’on décrit ; validation de la S/P
  • renvoi à l’avenir : info pure et simple ; renvoi à la notion


Enoncés génériques:

=> désignent une vérité générale valable pour tous les E et tts les situations : ces énoncés; renvoient à la notion (I teach, dogs bark)

Remarque :

emploi performatif : c’est un emploi particulier du présent simple avec des verbes dynamiques (rappel : les verbes d’état, par leur sémantisme, sont difficilement compatibles avec l’idée d’un procès n’ayant pas atteint son terme ; ils sont de type compact (on ne peut distinguer d’occurrences discrètes) et ne peuvent pas être repérés par rapport à une situation unique). On fait l’acte en le disant ; l’énoncé performatif ne décrit rien : il constitue lui-même une action ;toujourss à la 1ère personne (on parle d’énoncés prototypiques) : I warn you…


Présent en BE + ING

La fonction fondamentale de BE + ING est de repérer un procès par rapport à une situation spécifique, la situation d’énonciation. L’énonciateur indique qu’il envisage le procès comme inaccompli, c'est à dire comme non arrivé à son terme.

  • Si le repérage se fait par rapport au moment de l'énonciation : valeur dominante : inaccompli
  • Si le repérage se fait par rapport à une situation zéro : valeur de reprise anaphorique
  • Si le repérage se fait par rapport au sujet : valeur modale

Ces 3 valeurs sont toujours pratiquement présentes.

Si on a une repérage sup par rapport à un autre procès implicite ou explicite dans le texte, il y a reprise (anaphore) de ce pcs avec valeur de commentaire

Verbes d’état : ils fonctionnent alors comme verbe de processus (dynamique) : valeur généralement modale ou appréciative ou de renvoi à l’avenir.


Preterit simple

Les temps du passé ont des noms de défaillance : imparfait, passé composé. (Pascal Bonnafoux)

La marque du passé indique qu’il y a une rupture de repérage avec la situation d’énonciation, qui peut être temporel ou modal :contrairement au présent (qui est lui totalement indéterminé), il peut se raccrocher à d’autres repères (ds le texte ou implicites).

  • repère passé explicite : pret renvoie à du passé réel, extra-linguistique
  • repère fictif : il renvoie à de l’hypothétique (if, suppose..) : pret modal : même opé de rupture, de décrochage
  • récit : c’est le cadre lui-même qui sert de repère
  • « tentative use » : la rupture de repérage avec la situation zéro peut être dûe au désir de l’énonciateur d’être moins assertif (plus hésitant, poli). Emploi fréquent avec les modaux (could you ? Would you ?). En français, on utilise l’imparfait ou le conditionnel pour

atténuer l’assertion.


Discours indirect libre : le discours est repéré par rapport à celui qui prend en charge les paroles ou la pensée : rupture avec la situation zéro.


Preterit BE + ING

BE+ING n’est plus repéré par rapport à une situation zéro, mais par rapport au repère posé dans le texte ; BE+ING marque toujours l’ancrage dans une situation zéro. La valeur dominante sera soit celle d’inaccompli (repérage par rapport au moment de l'énonciation) soit celle de reprise (repérage par rapport à une situation zéro), soit celle modale (repérage par rapport à une situation zéro)


Present perfect (HAVE + EN)

Le seul charme du passé, c'est qu'il est le passé (Wilde)
Le parfait est ce qui n'est plus à refaire (Gide)
Le passé est toujours présent. (Maurice Maeterlinck)


C’est un aspect, et il s’agit de l’aspect d’accompli. Sa valeur est celle d’un bilan dans le présent d’un procès marqué comme révolu. Il s’agit d’un regard en arrière (regard rétrospectif) qui a pour but d’établir l’état des choses.

Le repère est bien le moment de l’énonciation. Ce n’est pas un temps du passé, même indéfini ; c’est le contexte seul qui permet de dire si l’action continue ou pas. C’est pourquoi il est particulièrement compatible avec des termes qui expriment des parcours repérés par rapport au présent (ever, never, yet)

Interaction avec SINCE (étymologiquement after that) : le marqueur de la durée est FOR, et non pas SINCE. Le Present Perfect n’est pas marqueur de durée et n’indique pas une extension du procès jusqu’au moment de l’énonciation (pas plus que have been –ing) : c’est l’ajout d’un complément de mesure qui permet d’exprimer la durée. SINCE n’est pas associée à la durée lorsqu’il pose un point de départ, et est donc suivi d’un preterit. Ex : on peut gloser since he has been home par for the length of time of his being home : ici, on ne peut avoir que SINCE qui est le seul à pouvoir mesurer un procès par un autre (since conj ou prép, pas for, uniqument prép).

Certains parlent d’aspect « transcendant », qui permet de focaliser l’après du procès signifié par le verbe.

Present Perfect + BE -ing

Quand ils sont associés, on a bilan (have –en), mais le bilan d’une activité (be –ing). Attention : c’est le contexte qui indiquera si l’activité est encore en cours au moment de l’énonciation.

En fait, have –en marque l’accompli en situation, et cet accompli porte sur l’activité du verbe envisagée dans son déroulement.

Le morphème Be-ing apporte le trait imperfectif : il permet de saisir le procès à un moment de son déroulement.

Attention également au co-texte, et notamment aux quantifieurs : la délimitation d’un procès par un quantifieur le rend incompatible avec l’aspect be-ing (on ne peut pas dire I’ve been writing 2 letters, car la quantification neutralise l’activité au profit du résultat).

On manipule souvent avec le Present Perfect; il faut prêter attention au procès, si il est non-borné (I’ve been drinking), le present perfect en BE + -ing est une contrainte, car on ne peut pas dire I’ve been breaking a vase, ou break est un procès borné qui implique un état résultant (le vase est cassé).


Past Perfect (HAD + EN)

Il s’agit d’un aspect d’accompli par rapport à une situation repère, elle-même située dans le passé. On peut donc envisager les répercussions d’un événement révolu dans une situation passée prise comme situation repère par l’énonciateur.

Il faut chercher la situation repère (procès pas toujours explicite), chercher sur quoi porte le commentaire, et bien montrer que la présence de l’énonciateur est souvent marquée par d’autres indices (forte détermination du S, compatibilité be –ing).

On manipule avec le preterit ; quand on a BEFORE, notamment ; mais avec le preterit, l’énoncé est purement factuel, alors que le past perfect permet d’envisager la durée de l’après procès.


TO + V

Sa valeur fondamentale est la visée –prise en charge par l'énonciateur- c'est à dire la validabilité de la relation prédicative. Il joue donc un rôle équivalent à celui d’une relation sujet / prédicat (sujet-verbe) bien que le sujet ne soit pas explicité.

Avec les verbes comme MAKE, dans leurs emplois d’opérateur de causation (he was made/asked to speak) : à l’actif, make (qui implique l’idée d’accès à l’existence, de validation de la relation prédicative) est incompatible avec TO+V ; mais le passage au passif entraîne un changement de perspective (au niveau de la thématisation) : la réalisation du procès ne va pas de soi, car l’énoncé est envisagé dans la perspective du Sujet.


Forme ING

C’est la forme qui se rapproche le plus d’une nominalisation (JGF : nomin. quand un procès est exprimé par un nom : le murmure du ruisseau ou lorsque un syntagme verbal exprimant un procès dans une langue est transformé dans une autre langue par un syntagme nominal: I heard a bird singing = j’entendis le chant..). Dans tous les cas, ING marque une activité validée et une relation entre un sujet et cette activité. On a aussi un aspect verbal d’inaccompli (l’activité est non arrivée à son terme)

Verbes de perception + Ving (I see them shining/I heard him playing..) : ces verbes marquent fondamentalement une opération de localisation; la nouvelle relation prédicative avec ing est rapportée au sujet par l’intermédiaire du verbe de perception ; elle a déjà été validée dans le contexte avant.

Après verbe de goût/appréciation (like, love..) : ils peuvent avoir 2 complémentations verbales : to+V ou Ving; ING signale du préconstruit ; on ne reprendre que le prédicat seul (I like swimming). L’introduction d’un verbe de goût nous fait sortir du cadre du récit; ce n’est pas swimming qui nous interesse, c’est le sujet qui est le centre d’intérêt.

Après TO : TO, ici, n’est pas particule infinitive mais préposition (on pourrait remplacer le verbe par un nom : she confessed to being the ghost); il marque being the ghost comme point d’aboutissement du processus confess

Nominalisation gérondive : consiste à pourvoir la BV de la désinence –ing et le sujet d’une désinence de génitif (she confided about his being on the sofa). Si le –s de la matrice et de la principale étaient co-référentiel, on aurait effacement du sujet dans la proposition enchassée. Ici, V-ing est un gérondif authentique ; il s’agit d’une forme verbale non-finie (toute marque grammaticale de temps est absente). - Il faut donc chercher l’ancrage dans la principale. Attention : being (dans l’exemple) reste une forme verbale ; c’est la proposition toute entière dont il constitue le noyau qui a une fonction nominale. - quant au Sujet notionnel du gérondif : c’est le génitif, mais possible de trouver un pronom au cas régime (him) : plus familière (en plus, pause après him, mais pas après his) : donc manque de cohésion entre his et being ; his a le statut de thème et le gérondif évoque alors la nature du procès appliqué à ce thème ; avec him, c’est le pronom qui serait focalisé. - valeur habituelle de la forme –ing : valeur présupposante (l’idée n’est pas nouvelle) ; BE opérateur de localisaiton

Quand on parle de gérondif, il faut bien préciser que c’est une forme qui comporte des caractéristiques verbales et nominales, et qui peut être modifié par un adverbe : he tried selling things : selling se comporte comme un verbe transitif (il admet un objet direct) mais il peut avoir également une fonction nominale car il est l’objet du verbe tried (en fait c’est toute la proposition qui est objet. => On manunipule ce type de phrase avec he tried to sell. –ing désigne un acquis, présupposé, non-susceptible d’être remis en cause, sur lequel s’appuie le Sujet pour réaliser un autre procès. To –V est la marque d’une realisation prédicative visée, donc non expressément validée. Important : Ving peut être anaphorisé au moyen du pronom IT, mais pas TO+V qui est anaphorisé par l’ellipse du verbe (he tried selling… ; he tried IT but failed // he tried to sell…. and I tried to as well – et pas I tried it as well)

it needs repairing / it needs to be repaired (rappel : need est ici verbe lexical, car en tant que modal, il n’est pas possible en phrases assertive). Dans la proposition infinitive, le sujet de need et de l’infinitf sont coréférentiels (on parle de patient au passif). Le recours à l’infinitif avec TO (opérateur de visée) est en accord avec le sémantisme de need, qui constate un besoin, quelque chose à réaliser. Très différentde–ing : effacement du sujet, mais les sujets ne sont pas coréférentiels (repair demande un sujet agentif animé humain)/ Il y a toujours coréférence, mais entre le sujet de need et l’objet (effacé) de repairing qui est à la voix active. On parle parfois de gérondif à sens passif (const. pass. impossible).

TO BE V-en et V-ing : proposition à fonction nominale, car le gérondif conserve des prop verbales impossibles ici (ne peut être modifié par un adverbe). Mais on peut rajouter un adjectif, donc prop nominales.


"ASPECT" et "ACCOMPLI"

aspect : la façon dont on envisage le procès ; la catégorie de l’aspect est distincte de la catégorie du tps (qui situe le procès/à un moment repère) et de la modalité (relation de l’énonciateur avec son énoncé)

accompli : procès envisagé comme ayant atteint son terme ; l’accompli est une forme de désactualisation. L’aspect d’accompli peut être envisagé de différentes façons (état résultant, processus stabilisé)


Ø V ("infinitif sans TO", "base verbale"…)

Comme –ing et TO+V, il détermine la BV tout comme les déterminants du nom, cad ils marquent une quantité ou une qualité sur la notion. Ici, la BV constitue un degré minimal de détermination dans le domaine verbal. Ex : I saw him drive : la relation est assertée sans qu’une quelconque agentivité ne soit à l’origine de sa validation. Si on avait I saw him driving, ing renverrait à l’occurrence particulière d’un processus non arrivé à son terme ; la glose met en évidence l’ancrage en situation : he was drving when I saw him.

Ce n’est pas une forme assertée : elle dépend généralement d’un auxiliaire ou d’un autre V servant d’auxiliaire de type causal (make, let…)

3 cas :

  • impératif 2° personne
  • énoncés polémiques où l’on reprend l’énoncé de l’autre (why tell them ?) : c’est une manière d’influencer le co-énonciateur ; c’est pourquoi TO+V ne marche pas, car To opérateur de visée se tourne vers la réalisation effective du procès ; avec Ø V, refus de l’E d’envisager la réalisation du pcs en cause.
  • discours indirect et valeur déontique (he suggested that sanctions be taken immediately = subj.)

Dans ces 3 cas, la BV renvoie à la notion ; Ø V apparaît comme une forme de désactualisation.


'IS TO'

La copule BE est la trace d’une identification entre le Sujet et le Prédicat, tandis que TO est un opérateur de visée, ce qui entraîne la paraphrase de IS TO par « il est prévisible que, en principe X doit faire ».

La traduction par « devoir » ne renvoie pas forcément à du déontique ; l’énonciateur ne s’implique pas forcément ds cette visée. Il ne prend une valeur déontique que si le contexte le permet : valeur proche de MUST, qui lui émane d’un choix de l’énonciateur, tandis que IS TO reste plus neutre.


Le passif

L'esprit de l'observateur doit être passif, c'est à dire se taire (Claude Bernard)
Passion, patient, passif, pathologique, pathétique. Cinq mots dont l'étymologie commune se manifeste parfois cruellement dans les faits (Michel Tournier)


La transformation passive est composée de l’opérateur BE et du participe passé ; BE marque une identification (B est identifiable à A) ; le participe passé indique que le prédicat est affecté d’une valeur d’accompli. C’est une forme doublement marquée : morphologiquement de le GV (on passe d’une forme simple à une forme complexe), et syntaxiquement par la réorganisation des argument autour du verbe. Sur le strict plan de la réalité référentielle, les 2 constructions sont équivalentes, mais 2 stratégies différentes.

Dans une construction à la voix active, il y a une relation ordonnée de la source vers le but de la relation primitive (boy/drive/car). Prendre comme point de départ le but de cette relation, le terme qui servira de repère, dénote un choix significatif de la part de l’énonciateur.

On pourra se demander si l’agent est indéterminé, si il interesse l’E ou pas.

La transformation passive conduit à une thématisation du patient. On peut même dire que le passif, par la thématisation du patient représenté par IT (ex : it was drawn by…) laisse à l’agent la place privilégiée du rhème, en fin d’énoncé.

Remarque : un passif avec GET a tjs une valeur dynamique : il exprime le passage d’un état à un autre. Comme BE, il permet la thématisation ; mais contrairement à lui, impossible de restituer un agent avec GET.


Be going to

Il sert à renvoyer à l’avenir mais a une valeur bien différente de WILL. L’aspect BE+ing marque un ancrage dans la situation zéro, et le verbe de déplacement GO indique lui un déplacement métaphorique vers la réalisation d’un évènement futur, ce qui est renforcé par la particule TO qui marque la visée d’un pt d’aboutissement.

Avec BE GOING TO, la validation de la relation prédicative est prévue au moment de l’énonciation, indépendemment du co-énonciateur.

Contrairement à WILL, aucun repère futur n’est nécessaire. Avec WILL, la projection ds l’avenir se fait / à des repérages futurs explicites ou implicites, et on a tjs la présence d’une hypothèse.

Remarque : à la valeur de base peut se rajouter l’injonction (ordre) ou l’intention