Relation Spéciale Royaume-Uni / Etats-Unis, Entre Mythe et Réalité (1945-1990)

Un article de Wiki Agreg-Ink.

(Différences entre les versions)
Jump to: navigation, search
Version du 14 avril 2015 à 18:12
Dropscone (Discuter | contribs)
(La relation spéciale Royaume-Uni/Etats-Unis,entre mythe et réalité (1945-1990) déplacé vers Relation Spéciale Royaume-Uni / Etats-Unis, Entre Mythe et Réalité (1945-1990))
← Différence précédente
Version du 19 mai 2017 à 09:19
Nicolas (Discuter | contribs)

Différence suivante →
Ligne 14: Ligne 14:
=Liens Utiles= =Liens Utiles=
-Section en construction.+*[https://crecib.wordpress.com/la-relation-speciale-royaume-uni-etats-unis-entre-mythe-et-realite-1945-1990/ Numéro spécial de la ''Revue française de civilisation britannique'']
[[Category: Civilisation]] [[Category: Civilisation]]
[[Category: Concours - Archives]] [[Category: Concours - Archives]]

Version du 19 mai 2017 à 09:19

Question de civilisation au programme de l'agrégation externe 2003 et 2004, et à l'agrégation interne 2003 et 2004.

Texte de cadrage

  • Unis par une langue commune, partageant dans une large mesure, la même culture, confrontés l'un au déclin de son influence mondiale et l'autre à l'expansion de ses responsabilités internationales, les deux pays ont, semble-t-il, trouvé dans la convergence de leurs intérêts, l'instrument d'une solidarité implicite à laquelle Churchill a donné le nom de "relation spéciale". Cette relation, qui s'affirme de façon visible - et parfois vivement ressentie par leurs partenaires - dans la gestion des relations extérieures des deux pays, paraît toutefois échapper à toute définition trop rigide et relever, outre d'une sentimentalité diffuse exprimée par les opinions publiques à des degrés divers selon le pays et l'époque considérés, de rapports de confiance exceptionnels entre certaines élites accoutumées à travailler ensemble. C'est, à l'évidence, au cours de la Guerre froide que cette relation qui s'est fortifiée au cours de la seconde guerre mondiale, a pris sa pleine consistance. La période délimitée par l'arrivée à la Présidence de Harry Truman (avril 1945) et le retrait de Margaret Thatcher (novembre 1990) semble se prêter tout particulièrement à une observation fructueuse de l'évolution de cette relation.
  • L'étude de la question mérite d'être conduite à quatre niveaux :
  • 1 - Le plan stratégique et diplomatique. C'est l'aspect le plus important de la question. Cette dimension trouve ses racines dans la fraternité des armes de la Seconde Guerre mondiale et l'élaboration commune d'un projet d'organisation internationale fondé sur les idéaux démocratiques et la coopération entre états (Charte de l'Atlantique, 1941). Elle se concrétise par la présence de nombreuses bases et autres importantes installations militaires américaines sur le territoire britannique.

La production, le concept d'emploi et le contrôle de l'arme nucléaire sont au cœur des relations, souvent difficiles entre les deux pays jusqu'à l'accord de Nassau (1962) et l'échec du projet de Force multilatérale. Déjà sensibles pendant toute la phase de genèse du programme nucléaire (projet Manhattan), les tensions s'intensifient pendant les premières années d'après-guerre qui voient s'instaurer un contrôle sans partage de l'information relative au nucléaire par l'administration américaine (loi McMahon, 1946) jusqu'à la relance de la coopération militaire atomique entre les deux pays en particulier après la crise de Suez et le lancement du Spoutnik soviétique. Une fois amorcée la décélération de la course aux armements (accord SALT I, 1972), la question du contrôle des armements conventionnels et de la réduction des arsenaux nucléaires ne verra pas toujours les deux alliés alignés sur la même position. En arrière-plan se pose la question de la participation américaine à la défense de l'Europe (OTAN) à laquelle répondent les tentatives, plus ou moins fructueuses, des Européens pour mettre en place un système défensif qui leur soit propre (CED, UEO). Plus généralement, la question de l'intégration européenne et le rôle que le Royaume-Uni pourrait jouer dans cette construction font souvent l'objet d'interprétations divergentes, voire contradictoires, à Londres et à Washington, notamment lors de la phase de gestation de l'entreprise. Puis, à partir des années 60, le problème devient pour Londres de concilier la préservation de la "relation spéciale"avec sa quête d'un rôle dans le processus d'intégration déjà en train au sein de l'Europe continentale. Sur la plupart des grands dossiers internationaux de la période on observe une identité de vues d'autant plus étroite entre les responsables des deux pays qu'ils poursuivent une coopération exceptionnelle en matière de collecte et d'échange de renseignements. On n'en relève pas moins d'importantes divergences qui ont eu pour cadre le Moyen-Orient: la crise iranienne au début des années cinquante (jusqu'à l'arrivée de l'administration Eisenhower), l'affaire de Suez en 1956 qui laissera d'importantes séquelles mais débouche paradoxalement sur ce qui est peut-être la période la plus intense de la relation spéciale. D'autres crises majeures seront l'occasion d'observer certaines failles dans cette alliance réputée indéfectible: politique à l'égard de l'URSS (à certaines périodes), intervention américaine à la Grenade, unification allemande. N.B. - On n'attendra pas des candidats une connaissance détaillée des opérations militaires.

  • 2 - La dimension économique et financière.La négociation du prêt américain relevant le prêt-bail, l'aide américaine au titre du Plan Marshall, ont eu un impact important sur les relations entre les deux pays, tout comme le soutien des états-Unis et des organisations financières internationales lors des difficultés économiques que connaît le Royaume-Uni au cours de la période (crise de la livre de la deuxième moitié des années 60 et crise budgétaire de 1976 notamment). La question des investissements directs n'est pas négligeable, pas plus que celle de l'identité des théories économiques et monétaires qui ont prévalu dans les deux pays à l'époque de Reagan et Thatcher.
  • 3 - Les relations entre les hommes. Elles constituent une dimension moins perceptible mais tout aussi capitale de la question. Relations entre les dirigeants politiques, les tandems ou couples célèbres: Churchill/Truman et plus tard Eisenhower; Macmillan/Eisenhower puis JFK, Reagan/Thatcher. D'autres tandems ont connu des relations plus complexes ou plus orageuses: Dulles/Eden; Wilson/Johnson; Heath/Nixon. Relations entre les responsables diplomatiques et militaires, notamment dans le domaine de la communauté du renseignement dont le rôle sera capital lors de la guerre des Malouines.
  • 4 - La réaction des opinions publiques. Les Américains sont-ils toujours perçus comme les cousins d'outre-atlantique et comme les alliés privilégiés? Assiste-t-on, au contraire, à la banalisation de cette relation dans la perception qu'en ont les opinions publiques des deux pays? On s'interrogera sur l'image de chacun des deux pays et de leur politique dans l'opinion publique de l'autre.

Bibliographie

Liens Utiles