Traductologie

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*Beaucoup de copies partent du postulat que le choix proposé est bon, sans parvenir à l’éclairer : peu d’interrogations sur d’autres choix possibles en référence au(x) sens et autres occurrences évetuelles dans le texte, peu de manipulations, peu de mise en correspondance des deux langues, peu de mise en évidence des problèmes que pouvaient poser les segments à analyser, peu de recul donc quant aux raisons pour lesquelles ces segments avaient été choisis. *Beaucoup de copies partent du postulat que le choix proposé est bon, sans parvenir à l’éclairer : peu d’interrogations sur d’autres choix possibles en référence au(x) sens et autres occurrences évetuelles dans le texte, peu de manipulations, peu de mise en correspondance des deux langues, peu de mise en évidence des problèmes que pouvaient poser les segments à analyser, peu de recul donc quant aux raisons pour lesquelles ces segments avaient été choisis.
-=Glossaire de Traductologie= 
-*ADAPTATION: procédé de traduction qui substitue une autre réalité culturelle à celle de la langue source lorsque le récepteur risque de ne pas reconnaître la référence. Cela peut constituer en une généralisation / abstraction: hors de l'Hexagone--> abroad (C&P); ou bien en une équivalence culturelle: the type who'd buy their groceries only from Fortnum and Mason's--> le genre à ne faire ses courses que chez Fauchon. 
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-*AGENCEMENT: transformation syntaxique opérée sous l'effet des contraintes (ou 'servitudes') de la langue cible. Maybe he wrote--> Peut-être a-t-il écrit. Cf. Hypotaxe / parataxe; ordre canonique. 
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-*CALQUE: produit d'un simple transcodage, le calque utilise des éléments lexicaux de la langue cible avec la construction ou le sens qu'ils ont en langue source. Certains calques à partir de l'anglais sont acceptés en français (ce n'est pas ma tasse de thé; développer un procédé; être dans le rouge), d'autres sont fautifs (there are no other alternatives--> * il n'y a pas d'autres alternatives). 
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-*CANONIQUE (ORDRE): ordre normal des constituants fondamentaux de la phrase. L'anglais suit l'ordre sujet + verbe + COD plus strictement que le français. 
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-*CHASSÉ-CROISÉ: cas de transposition au cours de laquelle les sèmes permutent: he swam across the river--> il traversa le fleuve à la nage. Concerne essentiellement les déplacements et les structures résultatives. Le chassé-croisé peut être incomplet: she was steaming up the Hudson--> le navire remontait l'Hudson ( V & D). 
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-*COLLOCATION: association de termes compatibles entre eux et formant un syntagme figé consigné dans les dictionnaires: to be well-established--> avoir pignon sur rue. Un accusé ne 'dit' pas son innocence, il la 'clame' . 
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-*COMPENSATION: procédé de traduction consistant à rendre à un autre endroit de l'énonce ce qui a donné lieu à une entropie parce qu'il n'a pas pu être traduit à l'endroit correspondant exactement à la même place qu'en langue source. La tonalité vulgaire de Mrs B. wasn't having any, was she? peut être rendue par la dislocation de structure + le choix lexical pour compenser l'impossibilité de conserver l'abréviation du nom, courante chez les Anglais modestes mais non utilisée en français: elle n'en a pas voulu, vot' dame, de c' machin-là ? (V&D). 
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-*CONCENTRATION: I'énoncé cible est plus court (voir EFFACEMENT), par ex. Elle lui jeta un coup d'oeil --> She glanced at him. En revanche, lors du passage de l'anglais au français le coefficient de foisonnement habituel serait de 15 %. 
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-*CONNOTATION: elle relève de la stylistique et de la sociolinguistique et représente la valeur supplémentaire, affective et expressive, d'un mot, par opposition à son contenu purement conceptuel (ou DÉNOTATION). Elle renvoie souvent à l'opposition mélioratif/péjoratif. Les mots anglais politician, populace, routine sont purement dénotatifs (C&P); en français politicien, populace, routine ont une connotation péjorative, il faut passer à homme politique, peuple, procédure normale. 
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-*CONTRAIRE NÉGATIVÉ: forme de modulation grammaticale par contraire affectant le statut d'un énoncé qui d'affirmatif devient négatif, ou inversement. P. ex. with small hope / sans grand espoir ; he little knew that / il ne se doutait pas que ; that's quite clever / c'est pas bête du tout. 
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-*DÉPLACEMENT MÉTONYMIQUE: la métonymie est le déplacement du sens par contiguïté et non plus par similarité. Par exemple, le lieu pour l'emblème ou l'institution (Le quai d'Orsay = le ministère des affaires étrangères) ; le contenant pour le contenu et vice-versa (boire un verre) ; la matière pour l'objet (une petite laine) ; la partie pour le tout et vice-versa (la France = l'équipe de France). 
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-*DÉVELOPPEMENT (ou DILUTION pour C&P et V&D): remplacement d'un élément lexical simple par un élément composé: Patten waved to the crowd--> Patten salua la foule de la main; Cheaply --> A peu de frais. A distinguer de 1'ÉTOFFEMENT. 
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-*EFFACEMENT: disparition / IMPLICITATION dans l'énoncé cible d'un élément lexical lorsqu'il ne semble pas pertinent, ou serait une redondance: it sounds like the worst excesses of the Spanish Inquisition--> cela rappelle les pires excès de l'inquisition. 
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-*EMPRUNT: procédé consistant à employer tel quel l'élément lexical de la langue source (ou d'une autre langue) pour des raisons d'usage ( the spectators said 'encore'--> bravo) ou d'absence d'équivalent ( let's go to the nearest pub--> allons au pub le pus proche ) ou pour créer un effet rhétorique (couleur locale, humour etc.) 
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-*ENTROPIE: les langues n'appréhendant pas le monde de la même façon, il peut y avoir déperdition lors du passage vers la langue cible: par exemple l'anglais précise la direction ou le moyen de transport pour les déplacements, le français n'en éprouve pas le besoin: and there we were, arm in arm, walkinq down to the post office--> et nous voilà partis, bras dessus bras dessous, pour la poste. Toutefois le français peut être amené à faire une compensation: the surgeon sliced the growth open, then prodded inside--> le chirurgien ouvrit la tumeur puis tâta l'intérieur avec son scalpel . 
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-*ÉQUIVALENCE: procédé consistant à rendre une même réalité par des moyens stylistiques ou structuraux différents, en remontant à la situation et en tenant compte de la totalité du message: to batten down the hatches--> se préparer au pire. 
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-*ÉTOFFEMENT: généralement consiste à traduire une préposition, un pronom ou un adverbe interrogatif anglais par un syntagme verbal ou nominal en français: off the motorway, new problems arise for the motorist --> lorsqu'il quitte l'autoroute… (C&P, qui montrent la différence entre ce cas d'étoffement et la DILUTION: the wreck off Land's End--> I'épave au large de Land's End ). M. Ballard a une conception plus large de l'étoffement: the man still sitting--> I'homme qui était / est toujours assis. 
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-*EXPLICITATION ou INCRÉMENTIALISATION: lorsque le texte source contient une référence socioculturelle évidente pour le lecteur source mais qui échapperait au lecteur cible, on peut expliciter cette notion dans le texte même afin de conserver toute la charge sémantique du texte source (cet ajout évite une note de bas de page): like a Polaris emerging from a submarine--> comme un missile Polaris émergeant d'un sous-marin. 
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-*FAUX AMIS: mots qui se ressemblent mais ont un sens différent: eventually--> finalement (et non *éventuellement qui correspond à if need be); his wife of twenty years left him--> après vingt ans de mariage, sa femme le quitta (et non *sa femme de vingt ans). Il existe différents types de faux-amis: les faux-amis complets ne présentent qu'une ressemblance de graphie sans rapport de sens (hate, coin, axe, supply) ; les faux-amis partiels ont la même graphie et quelques traits sémantiques en commun, mais ne peuvent être traduits l'un par l'autre (A lecture / une conférence). Les différences d'extension (hyperomymes / hyponymes) font parfois de mots équivalents des faux-amis partiels (cup = tasse, coupe, gobelet). Les faux-amis morpho-syntaxiques ont la même graphie, mais pas la même nature grammaticale (Arcane, diagnostic / adj en anglais, nom en français). 
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-*FRÉQUENCE: pour respecter le niveau de langue, ou un effet de style, il convient de choisir un mot rare en langue cible si le mot correspondant en langue source est rare, sinon on aplatit le texte. 
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-*HYPÉRONYME: mot de sens général, générique, qui a une plus grande extension (insecte est l'hypéronyme par rapport aux HYPONYMES, mouche, papillon, puceron, qui le particularisent). 
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-*HYPOTAXE: type d'agencement syntaxique privilégiant la subordination et l'ordonnance logique des idées, qui sont plus liées grâce à des charnières. Le français préfère souvent l'hypotaxe, alors que l'anglais au contraire préfère la PARATAXE: la simple juxtaposition, I'ellipse. The assistant checked the samples and labelled them--> Après avoir vérifié les prélèvements, la laborantine les étiqueta. 
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-*MISE EN RELIEF: sert à souligner un élément qui est mis en valeur, par exemple par un modal anglais (the kettle must never be operated unless it contains sufficient water to cover the element--> ne jamais brancher la bouilloire si le niveau d'eau ne couvre pas la résistance (C&P); ou par la typographie anglaise (italique ou majuscule): If you will go out without a coat you'll catch a cold--> Si tu t'entêtes à sortir sans manteau tu vas attraper un rhume (C&P). Le français utilise souvent un tour présentatlf (Paul wrote the letter; she didn't --> c'est Paul qui a écrit, pas elle) ou un redoublement (cette lettre, c'est lui qui l'a écrite). Une mise en relief évidente constitue une THÉMATISATION. 
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-*MODULATlON: procédé passant par un changement de point de vue. Ce changement résulte souvent d'un glissement métonymique, c'est-à-dire un déplacement de sens par contiguïté: une partie pour une autre (I've had the children under my feet all morning--> j'ai eu les enfants dans les jambes...); cause / effet ou moyen / résultat (seat belt--> ceinture de sécurité); contraire négativé (nous en sommes pratiquement au même point--> we haven't made much headway ) ou double contraire ( ils trouvèrent la mort dans un accident de voiture--> they lost their lives in a car crash); inversion du point de vue (I missed my children--> les enfants m'ont manqué; Lost Property Office--> Bureau des objets trouvés). La modulation peut aussi être un glissement métaphorique, c'est-à-dire par comparaison implicite: they expected those details to be ironed out--> ils estimaient que ces difficultés de détail seraient aplanies (C&P). 
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-*NIVEAU DE LANGUE: caractère d'une langue en fonction du niveau socioculturel de l'énonciateur (cf. aussi registre) allant du populaire au soutenu en passant par le familier et le courant ( gonze; type; homme; monsieur ). Ne pas confondre avec la TONALITÉ, qui est l'attitude de l'auteur et l'impression produite sur le lecteur: la tonalité du texte peut être neutre, humoristique, ironique etc. 
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-*NOMINALISATION : opération de transposition qui, à partir d'un syntagme autre que nominal, débouche sur un nom (I hear a fly buzzing / j'entends le bourdonnement d'une mouche). 
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-*TRANSPOSITION ou RECATÉGORISATION: procédé qui entraîne un changement de catégorie grammaticale: he iust shrugged--> il se contenta de hausser les épaules; in the early 20's--> au début des années vingt (Cf. chassé-croisé) 
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-*UNITÉ DE TRADUCTION (U.T. selon V&D) ou UNITÉ DE SENS: syntagme représentant une unité de pensée dont les éléments forment un tout indissociable sémantiquement: our new biologist could put many experienced scientists in the shade . Si le traducteur ne repère pas lors du découpage que to put in the shade (--> éclipser / surpasser) forme une seule unité, il fera un faux sens. 
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-''merci Joëlle Redouane'' 
=Barême épreuve agrégation interne donné en 2005 par un professeur de fac= =Barême épreuve agrégation interne donné en 2005 par un professeur de fac=

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Sommaire

Epreuve de Traductologie

Epreuve de l'Agreg Interne

A partir de 2014, L'EXPLICATION EN FRANÇAIS DE CHOIX DE TRADUCTION PORTERA SUR DEUX SEGMENTS PREALABLEMENT IDENTIFIES DANS L' UN OU L'AUTRE DES TEXTES, OU DANS LES DEUX TEXTES.

Méthodologie de l'épreuve à l'Agrégation Interne

d'après un document de bouliquette

Connaissances requises

  • excellente maîtrise des 2 langues, et de leurs différences de fonctionnement.
  • linguistique
  • mode de fonctionnement du texte littéraire
  • procédés de traduction

Étapes à respecter

  • repérer le problème essentiel posé par le segment;
  • à partir de ce repérage: poser les bonnes questions (problématique);
  • proposer des manipulations recevables sur le plan linguistique mais posant problème d'un point de vue sémantique ou stylistique;
  • éliminer certaines des solutions envisagées, en donnant les raisons: expliquer les procédés utilisés
  • congruence entre la démarche démonstrative et la traduction choisie;
  • vérifier la validité de la traduction retenue: si le texte présente des occurences du même phénomène: effectuer une réflexion comparative sur les choix opérés;
  • rédiger de façon la plus concise possible mais sans style télégraphique;
  • à la fin de l'explication, rappeler clairement la traduction retenue.


À éviter

  • analyse linguistique sans lien direct avec le problème de traduction;
  • envisager des solutions absurdes (énoncés agrammaticaux, etc.);
  • se contenter de décrire la solution retenue, la présenter comme la seule possible;
  • énoncer des affirmations sans les justifier;
  • démarche atomisée: étudier les termes du segment séparément;
  • isoler le segment: il fait partie d'un tout: situation d'énonciation, choix sémantiques et syntaxiques du narrateur, répercussions possibles dans le reste du texte);
  • exposé théorique des procédés de traduction sans lien avec le texte;
  • mauvaise maîtrise de la terminologie;
  • oublier de rappeler la solution retenue.
  • partir de la solution retenue et la décrire (inverse de ce qu'il faut faire!)

Résumé des rapports de jury Agrégation Interne 2002-2004

Explication de choix de traduction 2002

  • L’explication du fait de traduction suppose une démarche cohérente qui s’apparente à une démonstration censée conduire le récepteur (en l’occurrence le correcteur) de l’inconnu vers le connu ; elle demande aussi de la rigueur tant dans l’expression que dans l’exposition, des connaissances minimales tant de la pratique traduisante que des opérations fondamentales de la traduction, autrement dit, une réflexion.
  • Sur le plan de la maîtrise du français, parfois la qualité de la langue laissait beaucoup à désirer.
  • les « transformations » ont pour la plupart un nom : recatégorisation, modulation, chassé-croisé, glissement métaphorique, ou métonymique, réagencement suntaxique, ou ponctuationnel …
  • La démarche à adopter face à l’explication du fait de traduction peut se résumer comme suit :
    • cerner le problème mis en évidence par le segment souligné.
    • sortir l’énoncé de son contexte et le traiter comme un énoncé « ouvert » afin de multiplier les possibles,
    • évaluer les manipulations mises en place, leurs pertinences tant sémantiques que syntaxiques,
    • replacer l’énoncé en contexte et rejeter les formulations irrecevables en raison même de la clôture imposée par la contextualisation et de la mise en perspective qu’elle autorise,
    • vérifier la validité de la traduction retenue à l’aune des occurrences éventuelles du même phénomène en d’autres endroits du texte.
  • Il ne saurait donc être question à propos de cet exercice de « présenter le texte » sur deux pages, voire davantage, en se contentant d’une paraphrase explicative et d’une simple description du segment ou du syntagme (sous une forme qui n’a de linguistique que le nom), pas plus que de proposer directement la traduction qui sera finalement retenue, fruit d’une intuition qui n’est condamnable que parce qu’elle n’est pas vérifiée par une analyse en profondeur, soutenue par une métalangue appropriée.


Explication de choix de traduction 2003

  • Il s’agit d’analyser les termes du résumé de la démarche, de les comprendre et de s’exercer à les appliquer sur des textes divers. Il s’agit aussi de ne pas confondre explication de fait de langue et fait de traduction même si la première explication peut contribuer à la seconde.
  • L’absence d’analyse des structures profondes du texte dont le segment était révélateur empêchait de situer le segment dans cette cohérence profonde d’ensemble et conduisait à des considérations plaquées et à de pseudo-manipulations qui consistaient en calques irrecevables dans la langue d’arrivée ou en formulations erronées.
  • Les meilleures copies témoignent de la qualité de réflexion personnelle des candidats sur les fonctionnements respectifs du français et de l’anglais et sur l’activité de traduction. Le sens de la mesure et le désir de clarification rendaient fécond le recours à une métalangue précise empruntée à des domaines divers (poétique, stylistique, rhétorique, linguistique, lexiclogie, techniques de traduction).
  • Commenter un fait de traduction, c’est se livrer à plusieurs opérations successives : c’est d’abord décrire ce qui se passe dans le segment souligné du point de vue du sens en prenant en considération à la fois son organisation interne et son contexte immédiat ou large. C’est ensuite problématiser dans une perspective de passage en français (de façon à limiter au maximum les phénomènes d’entropie). Puis, c’est avancer des solutions réalistes dans la langue d’arrivée (le calque peut parfois apparaître comme une hypothèse envisageable … parfois, et non systématiquement !), se livrer à une étude comparative de solutions possibles de manière à en retenir celle(s) qui répondra (ou répondront) le mieux aux critères dégagés dans la phase initiale de dexription du segment tel qu’il se présente dans la langue de départ.
  • Le commentaire de traduction doit faire ressortir : une excellente maîtrise des deux langues, des connaissances linguistiques, une aptitude à l’analyse littéraire, une capacité à conceptualiser, probl ématiser, expérimenter.
  • Quelques conseils récapitulatifs pratiques :
    • Bien séparer le commentaire de traduction de la traduction elle-même.
    • Rappeler le segment à commenter.
    • Essayer de trouver d’autres exemples dans le texte qui permettraient de faire quelques remarques sur la technique de l’auteur.
    • Poser une problématique claire, ne pas « s’enfermer » dans sa traduction.
    • Proposer des manipulations ou propositions.
    • Ecrire en bon français, n’utiliser que des termes dont le sens est compris.

Explication des choix de traduction 2004

Introduction

  • L’explication du fait de traduction suppose une démarche cohérente qui prenne d’abord en compte le fonctionnement interne du texte, afin d’appréhender la spécificité du segment à traduire et à commenter. Il s’agit de procéder à une démonstration, qui exige rigueur et bon sens, ‘explore les possibles’, et explicite la démarche choisie.
  • Les qualités et compétences à mobiliser sont : une excellente maîtrise des deux langues et une prise de recul quant à leurs différences de fonctionnement, une habitude de la lecture des textes littéraires qui permet de repérer très vite les indices dans un texte (focalisation, point de vue, marques typographiques, répétitions …), une maîtrise des procédés de traduction, qui implique à la fois une connaissance théorique et une aptitude à conceptualiser, problématiser, comparer et sélectionner.

Les écueils à éviter

  • Paraphraser le texte.
  • Paraphraser la traduction retenue.
  • Faire une analyse qui repose uniquement sur des connaissances linguistiques.
  • Proposer une seule solution de traduction, celle qui a été retenue, comme seule possible.
  • Adopter une démarche atomisée et ne s’intéresser qu’à une partie du segment souligné.
  • Se limiter à une démarche descriptive.
  • Oublier que le segment à commenter fait partie d’un tout, qu’il dépend étroitement de la situation d’énonciation et des choix sémantiques et syntaxiques du narrateur, et qu’il peut entraîner des répercussions dans le reste du texte.
  • Occulter les occurrences comparables dans le reste du texte.
  • Faire des remarques psychologisantes et esthétisantes.
  • Utiliser une langue ‘jargonnante’ qui démontre une maîtrise insuffisante de la métalangue nécessaire à cet exercice.

La démarche à adopter en quelques étapes

  • Prendre soin de rappeler la traduction choisie pour le segment, puis les autres solutions possibles, envisageables ou envisagées.
  • Cerner le problème mis en évidence. Il s’agit de poser une problématique de traductologie, sous forme de questions. Le candidat démontre ici qu’il a une perception des spécificités de chacune des deux langues : fonctionnements différents, écarts culturels, nécessité de transposition du contexte civilisationnel …
  • Procéder, si cela est possible, à des manipulations qui permettront d’évaluer la pertinence des solutions envisagées, tant au niveau syntaxique qu’aux niveaux narratologique et sémantique.
  • Eliminer, en en donnant les raisons, certaines des solutions envisagées. Ce sera ici l’occasion pour le candidat de démontrer qu’il est capable de nommer les procédés auxquels il a recours : recatégorisation, modulation, adaptation, équivalence, etc., et qu’il y a congruence entre la démarche démonstrative qu’il a adoptée et la traduction choisie.
  • Vérifier la validité de la traduction retenue à l’aune des occurrences éventuelles du même phénomène à d’autres endroits du texte : cela pourra être l’occasion de se livrer à une réflexion comparative sur les choix opérés.

Remarques générales du jury

  • La plupart des copies se sont limitées à une desciption du segment. Il existe un grand nombre d’ouvrages spécialisés dans ce domaine qui permettront aux candidats d’acquérir une meilleure maîtrise de la réflexion théorique sur la langue et sur l’acte de traduction, et qui leur éviteront ainsi des erreurs élémentaires dans les deux premières parties de l’épreuve : réagencements non justifiés, ajouts, ruptures de ton ou de registre, erreurs de focalisation ou de point de vue …
  • Le jury s’attendait à une meilleure maîtrise de certains procédés, une connaissance plus précise des tropes et autres figures de style, ainsi que de leur emploi et de leur orthographe. Il faudrait également éviter les interpolations – utilisation de termes étrangers à l’intérieur d’une phrase en français.
  • Un grand nombre de copies ont montré un déséquilibre entre la première partie (description du segment) et la deuxième (détermination d’une problématique, manipulations et justification des procédés).
  • Beaucoup de copies partent du postulat que le choix proposé est bon, sans parvenir à l’éclairer : peu d’interrogations sur d’autres choix possibles en référence au(x) sens et autres occurrences évetuelles dans le texte, peu de manipulations, peu de mise en correspondance des deux langues, peu de mise en évidence des problèmes que pouvaient poser les segments à analyser, peu de recul donc quant aux raisons pour lesquelles ces segments avaient été choisis.


Barême épreuve agrégation interne donné en 2005 par un professeur de fac

(transmis par Lshomie) Un segment de traductologie, par exemple en thème, est noté sur 10 pts :

-2 pts: for commenting on the French text (explication de texte) Why does it resist translation?

-3 pts: for looking at how you're going to translate it

-3 pts: for using theory, label what you've done, showing what else you could have done

-2 pts: for the quality of the French in the whole thing

Sujets du forum

Documents du forum

Conseils bibliographiques

  • M. Ballard, Le Commentaire de traduction anglaise, Nathan (1992) ; La Traduction de l'anglais au français, Nathan (2002)
  • D. Chartier, L'Epreuve de Traductologie à l'Agrégation Interne , Ellipses (2002)
  • H. Chuquet et M. Paillard, Approche linguistique des problèmes de traduction anglais-français, Ophrys (1989)
  • U. Dubos, L’Explication grammaticale du thème anglais, Nathan (1990)
  • C.et J. Demanuelli, Lire et Traduire, anglais-français, Masson (1991)
  • M. Guidère, Introduction à la traductologie, De Boeck (2010)
  • J. Guillemin-Flescher, Syntaxe comparée du français et de l’anglais, Ophrys (1981)
  • T. Milliaressi (éd.), De la linguistique à la traductologie, Presses du Septentrion (2011)
  • J. Szlamowicz, Outils pour le commentaire de traduction en anglais à l'épreuve d'agrégation interne, Ophrys (2004)
  • J. P. Vinay et J. Darbelnet, Stylistique comparée de l'anglais et du français, Didier, 1977 (1958)

Liens utiles