Traductologie

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 +==2020==
 +*Consulter les précédents rapports (tout particulièrement celui de la session 2015) avant de se consacrer à la lecture du dernier.
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 +*Bien gérer le temps (= consacrer environ 1h30 à l’ECT sur les 5 heures) . Réaliser cet exercice avant ou après la traduction selon le choix du candidat. S’entrainer régulièrement pour savoir ce qui convient le mieux au candidat.
 +*Placer les choix de traduction à la fin de chaque sous-partie dans la copie. Ne pas oublier de faire figurer la traduction des segments soulignés dans le corps du texte de version et de thème et veiller à ce que les segments traduits correspondent exactement à ceux indiqués dans les parties thème et version.
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 +*L’explication de choix de traduction n’est pas une épreuve d’analyse littéraire mais un exercice fondé sur une analyse linguistique des segments, laquelle doit servir de justification à l’emploi de tel ou tel procédé de traduction. Ne pas privilégier une analyse textuelle, voire parfois même psychologisante des personnages, au détriment d’une analyse linguistique. La prosodie peut parfois être intégrée à l’analyse, elle ne peut justifier à elle seule les choix de traduction. Pas d’explications subjectives de type «cela paraît moins lourd» ou «cela sonne mieux».
 +*Décomposer chaque segment non pas en un enchaînement de mots ou groupes de mots, mais en une série de questionnements problématisés.
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 +*Attention à utiliser une terminologie précise, en particulier à identifier correctement les constituants des segments (nature et fonction) et les analyser au cours de la démonstration.
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==2015== ==2015==

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Sommaire

Épreuve de Traductologie

Épreuve écrite d'admissibilité de l'agrégation interne : depuis 2014, elle ne comporte que deux segments soulignés dans les textes à traduire qui peuvent être dans un seul des textes ou dans les deux. Elle fait donc partie de l'épreuve de traduction. L'épreuve dans les rapports de jury s'appelle désormais ECT : explication de choix de traduction.


Rapports de Jury de l'Agrégation Interne

Cette rubrique ne présente que des extraits de certains rapports. Les liens vers tous les rapports sont ici : http://agreg-ink.net/index.php?title=Rapports_de_Jurys

2020

  • Consulter les précédents rapports (tout particulièrement celui de la session 2015) avant de se consacrer à la lecture du dernier.
  • Bien gérer le temps (= consacrer environ 1h30 à l’ECT sur les 5 heures) . Réaliser cet exercice avant ou après la traduction selon le choix du candidat. S’entrainer régulièrement pour savoir ce qui convient le mieux au candidat.
  • Placer les choix de traduction à la fin de chaque sous-partie dans la copie. Ne pas oublier de faire figurer la traduction des segments soulignés dans le corps du texte de version et de thème et veiller à ce que les segments traduits correspondent exactement à ceux indiqués dans les parties thème et version.
  • L’explication de choix de traduction n’est pas une épreuve d’analyse littéraire mais un exercice fondé sur une analyse linguistique des segments, laquelle doit servir de justification à l’emploi de tel ou tel procédé de traduction. Ne pas privilégier une analyse textuelle, voire parfois même psychologisante des personnages, au détriment d’une analyse linguistique. La prosodie peut parfois être intégrée à l’analyse, elle ne peut justifier à elle seule les choix de traduction. Pas d’explications subjectives de type «cela paraît moins lourd» ou «cela sonne mieux».
  • Décomposer chaque segment non pas en un enchaînement de mots ou groupes de mots, mais en une série de questionnements problématisés.
  • Attention à utiliser une terminologie précise, en particulier à identifier correctement les constituants des segments (nature et fonction) et les analyser au cours de la démonstration.


2015

  • (...)une bonne identification du segment à étudier et des différents éléments qui le composent n'est pas une fin en soi. C'est une condition nécessaire pour voir émerger les problèmes que pose la traduction du segment, et donc pouvoir tenter de les résoudre à partir de connaissances préalables. C'est pourquoi l'identification ne doit pas être envisagée ex nihilo mais en contexte. Toutefois, cette contextualisation doit être ciblée : il est inutile de faire un long développement sur le statut narratif du passage dont est issu le segment si cela n'est pas pertinent, c'est‐ à ‐ dire si cela n'a aucune incidence sur la traduction. De même, les éléments de contextualisation diégétique doivent être limités à ceux qui ont un rapport direct avec le segment à l'étude.
  • Problématiser efficacement, c'est tenter de refaire le chemin, partiellement conscient, qui conduit à un choix de traduction. Le jury sait qu'il est extrêmement difficile d'objectiver sa propre traduction, surtout en temps limité. Toutefois, des connaissances préalables solides dans les deux langues doivent pouvoir aider à envisager, confronter et évaluer les différents choix de traduction qu'offrent les segments soulignés.
  • Enfin,argumenter, c'est parvenir à expliciter les différents problèmes posés au‐delà d'une approche uniquement impressive. Ici aussi, seules des connaissances préalables permettent de saisir la différence entre une simple affirmation (parfois péremptoire) et un argument étayé, entre une description de la traduction proposée et une démonstration. Il convient, par exemple, d'éviter les justifications qui n'en sont pas.Ainsi, invoquer des raisons «stylistiques» ou «idiomatiques» n'a guère de pertinence sans une démarche d'explicitation.

2014

REMARQUES GÉNÉRALES

(...) comment expliquer des notes encore souvent basses? Plusieurs éléments entrent en ligne de compte qui, lorsqu’ils sont combinés dans une même copie, deviennent très pénalisants. Quels sont ces éléments? On les reprendra ci-dessous par ordre, nous semble-t-il, croissant de difficulté et on les illustrera avec des exemples de traitement des segments de cette année.
  • Remarque d’ordre typographique

(...) l’utilisation des guillemets est requise à chaque fois que vous utilisez un élément en mention et non en usage. Comparez: «On commencera par noter que...» et «Le pronom indéfini ‘on’ marque l’indétermination».

  • Une copie bien rédigée, dans un bon français

Ceci exige, en amont, une bonne préparation à l’épreuve et une bonne connaissance de sa méthodologie afin de pouvoir produire très vite un brouillon complet et clair, sorte de fiche signalétique des segments à étudier et du plan qui sera suivi. Ceci libère du temps ensuite pour organiser et rédiger ses analyses, se relire et se corriger. Des éléments purement matériels peuvent aider: veillez à produire une copie aérée et une écriture lisible (soyez-y particulièrement attentifs si vous savez que votre écriture peut être difficile à déchiffrer). Style télégraphique et présentation tabulaire sont à proscrire. Pour autant, on ne peut que vous conseiller de viser la simplicité (par exemple: évitez les phrases trop longues et alambiquées) et la sobriété (inutile de perdre du temps à agrémenter votre copie d’éléments calligraphiques variés et colorés!)

  • Une identification grammaticale correcte

Il vous est demandé de toujours identifier les différents éléments étudiés. Par exemple, ne pas parler de «la traduction de ‘on’» mais de «la traduction du pronom indéfini ‘on’». On parle ici d’identification traditionnelle, selon une terminologie pas nécessairement spécialiste et surtout pas jargonnante. Cela ne s’invente pas et ne peut être que le fruit d’un travail rigoureux et systématique de révision générale du système des deux langues. Il ne s’agit pas là que d’un pensum auquel se soumettre l’année de préparation du concours: remettre ses connaissances à jour, dans ce domaine aussi, est un travail enrichissant pour tout enseignant, qui fait partie de notre formation permanente, indépendamment de la réussite au concours. Ainsi, il est intéressant de réfléchir à l’étiquette adaptée pour «o», de saisir la différence entre «pronom impersonnel» et «pronom indéfini».

: Utiliser l’analyse grammaticale comme outil et non comme finalité de l'exercice On évitera ainsi de fournir une description linéaire du segment, détachée de toute perspective de traduction. Cette étape est nécessaire dans votre brouillon (cf. fiches plus loin) mais dans votre analyse rédigée, les différents éléments sont à rattacher à l’explication de choix de traduction.Ils viennent l’étayer, l’expliciter, l’illustrer. Par exemple, pour le segment de version, la démarche doit viser à justifier la traduction de la construction verbale complexe, pas à répondre à la question, problématique, du statut et de la fonction des deux compléments prépositionnels. On évitera également de plaquer des éléments de cours et de donner des exemples tirés des manuels consultés lors de la préparation. L’argumentation grammaticale, linguistique, mais aussi stylistique doit être mise au service d’une réflexion sur la traduction de segments précis.

  • Une analyse pertinente et cohérente par rapport au texte de départ

Si, nous l’avons déjà dit, il n’existe bien sûr pas une et une seule façon de traiter et traduire un segment, toutes les traductions ne sont pas acceptables. Certaines se révèlent fausses du point de vue du système du français et/ou de l’anglais; d’autres par rapport au texte de départ dont est extrait le segment à étudier. Ainsi, dire que lepronom personnel «they» ne peut être utilisé pour traduire «on» parce qu’il aurait une référence générique est faux en langue; dire qu’on peut le traduire, dans ce contexte précis, par «we» est une erreur du point de vue de la structure narrative de l’extrait proposé.

Ici encore, aboutir à une analyse juste ne s’improvise pas et repose à la fois sur une bonne connaissance du système des deux langues mais aussi sur une lecture attentive du cotexte dans lequel le segment apparaît.

  • Une tentative (plus ou moins aboutie) de problématisation

C’est sans doute ici la difficulté la plus grande: il n’est pas aisé de saisir la différence entre décrire sa propre traduction et la «problématiser»; entre étiqueter des difficultés de traduction et en proposer une vision problématisée. Ce que l’exercice requiert c’est que la traduction d’un segment soit envisagée à la umière des «problèmes» engendrés par les différences existant entre langue de départ et langue d’arrivée. L’analyse cherchera ensuite à résoudre au mieux ces «problèmes», en les nommant et en les explicitant, dans une perspective contrastive. Ainsi, «la traduction de ‘on’» ne constitue pas en soi une problématique. Elle le devient si l’analyse se construit à partir d’une vision constrastive et contextualisée: face à la fréquence de «on» en français et à l’absence d’équivalent direct en anglais, le traducteur doit choisir parmi différents procédés, choix qui sera guidé par des contraintes cotextuelles. Dans ce cas précis, la question qui se pose devient: quelle forme choisir pour rendre l’indétermination du texte du départ et la rupture narrative marquée par le choix du pronom indéfini «on» dans le texte-source.

  • Une argumentation claire

Indépendamment de la qualité de la langue, l’argumentation dans vos analyses sera claire si vos idées sont claires sur les problèmes posés par les segments et la façon que vous choisissez pour les résoudre. Reste ensuite à s’attacher à faire de vos explications de véritables analyses, c’est-à-dire à dépasser le stade purement descriptif. Vous devez essayer d’amener votre lecteur vers votre choix final, ce qui exige d’adopter une posture démonstrative: vous avez identifié et explicité un problème et vous allez tenter de le résoudre pas à pas, en envisageant, évaluant et excluant des traductions possibles pour en arriver à votre choix final, par exclusions successives. Pensez à bien vérifier que le choix final retenu n’est pas contradictoire avec l’analyse développée dans la copie. Veillez également à nerévéler la traduction choisie pour une partie du segment qu’après l’avoir envisagée. Par exemple, une analyse de la traduction de «on» se termine par: «on pourra donc traduire par ‘they heard’» alors que la détermination verbale n’a pas encore été envisagée dans la copie et qu’elle le sera deux paragraphes plus loin pour aboutir à la traduction «they could hear».

2013

  • Nature de l’épreuve

L'épreuve d’explication des choix de traduction a deux objectifs :

que le candidat montre qu'il a une connaissance précise du fonctionnement des deux langues en contexte;
qu'il utilise cette connaissance pour prendre, en contexte, de la distance par rapport à la traduction, grâce à une démarche réflexive.

C'est en effet grâce à cette réflexion qu'il pourra déjouer les pièges qui mènent au contresens. Il est de plus intéressant pour un enseignant de savoir expliciter, objectiver, une démarche qui pour beaucoup reste de l'ordre de l'intuition.


Les segments soulignés peuvent poser des problèmes de tout ordre  : lexicaux, syntaxiques, grammaticaux, culturels et sont choisis parce qu'ils présentent, en contexte, un problème de traduction intéressant. Une bonne copie est une copie qui identifie les enjeux des différents choix qui s'offrent au traducteur, et dans laquelle le candidat justifie ses choix à travers une argumentation assortie de manipulations qui permettent de contraster les différentes solutions. Même si le nombre de candidats qui présentent une argumentation étayée de manipulations est en augmentation constante, il reste encore trop de copies dans lesquelles l'explication des choix de traduction se limite à une énumération de différentes possibilités sans aucun questionnement, ou même à une simple description du segment et de sa traduction. Resituer le segment dans l'ensemble du texte et au-delà dans une aire culturelle est intéressant, en particulier s'il y a dans ce segment des éléments qui font écho à d'autres passages ou à un implicite. Cette démarche est alors très appréciée du jury. En revanche, reprendre tout le propos du texte et paraphraser le segment ne constituent pas une explication recevable.

L'explication des choix de traduction doit être entièrement rédigée et ne peut en aucun cas être faite en style télégraphique. Le jury valorise toute copie rédigée dans un français sans fautes, clair et précis.


L'argumentation s’appuie sur des connaissances linguistiques, mais aussi stylistiques et culturelles, et doit s'exprimer dans une métalangue homogène et cohérente. Il ne sert à rien d'utiliser un langage savant, particulier à la stylistique ou à la linguistique, si les termes ne sont pas maîtrisés. Mieux vaut alors une description grammaticale traditionnelle et une explication dans une langue simple et claire. Lorsque le candidat emploie une terminologie spécifique à l'analyse littéraire, linguistique ou stylistique, celle-ci doit toujours s'accompagner d'une explication qui montre en quoi le terme choisi est pertinent dans le contexte. Il est ensuite indispensable que ce terme constitue un élément de sa problématique. Le jury valorise les copies qui s'appuient sur une description grammaticale précise de la langue-source en correspondance avec les structures acceptées dans la langue-cible. Il est préférable d'éviter les généralisations abusives sur les caractéristiques habituellement constatées dans l'une ou l'autre langue (utilisation du sujet animé/inanimé, le plus grande fréquence du verbal ou du nominal, etc.).

  • Proposition de démarche

Nous conseillons la démarche suivante, démarche qui répond à un souci d'ancrage du sens du segment dans la forme de celui-ci :

Méthodologie :
1) description (en relation avec le contexte et l’écriture de l’extrait)

pertinente du segment en parties du discours pour une traduction : si le problème porte, selon le candidat, sur la structure syntaxique d'un énoncé complexe, il ne sera pas forcément utile de re-décomposer chaque proposition en termes de sujet-verbe-complément, et inversement, un problème d’aspect ou de modalité n’invite pas à une description syntaxique complète

2) élaboration d'une problématique en relation avec cette description, qui prendra en compte la relation entre les différents éléments
3) analyse des phénomènes linguistiques, stylistiques et culturels en jeu en relation et discussion sur les différentes solutions qui pourraient permettre de résoudre cette problématique
4) manipulations grammaticales ou stylistiques (contraste des différentes solutions) pour mettre en évidence les raisons du choix final en relation avec le contexte d'apparition du segment ; ces manipulations doivent être écrites afin d'en définir les enjeux
5) rédaction de la solution choisie.

Il arrive fréquemment qu'un seul segment puisse se décomposer en plusieurs sous-parties. Le candidat choisit alors l'ordre dans lequel il préfère traiter ces sous-parties, en fonction de la problématique qu'il a élaborée. L'ordre d’apparition dans la chaîne écrite ne saurait constituer un critère toujours pertinent.

2004

1) Introduction

  • L’explication du fait de traduction suppose une démarche cohérente qui prenne d’abord en compte le fonctionnement interne du texte, afin d’appréhender la spécificité du segment à traduire et à commenter. Il s’agit de procéder à une démonstration, qui exige rigueur et bon sens, ‘explore les possibles’, et explicite la démarche choisie.
  • Les qualités et compétences à mobiliser sont : une excellente maîtrise des deux langues et une prise de recul quant à leurs différences de fonctionnement, une habitude de la lecture des textes littéraires qui permet de repérer très vite les indices dans un texte (focalisation, point de vue, marques typographiques, répétitions …), une maîtrise des procédés de traduction, qui implique à la fois une connaissance théorique et une aptitude à conceptualiser, problématiser, comparer et sélectionner.


2) Les écueils à éviter

  • Paraphraser le texte.
  • Paraphraser la traduction retenue.
  • Faire une analyse qui repose uniquement sur des connaissances linguistiques.
  • Proposer une seule solution de traduction, celle qui a été retenue, comme seule possible.
  • Adopter une démarche atomisée et ne s’intéresser qu’à une partie du segment souligné.
  • Se limiter à une démarche descriptive.
  • Oublier que le segment à commenter fait partie d’un tout, qu’il dépend étroitement de la situation d’énonciation et des choix sémantiques et syntaxiques du narrateur, et qu’il peut entraîner des répercussions dans le reste du texte.
  • Occulter les occurrences comparables dans le reste du texte.
  • Faire des remarques psychologisantes et esthétisantes.
  • Utiliser une langue ‘jargonnante’ qui démontre une maîtrise insuffisante de la métalangue nécessaire à cet exercice.


3) La démarche à adopter en quelques étapes

  • Prendre soin de rappeler la traduction choisie pour le segment, puis les autres solutions possibles, envisageables ou envisagées.
  • Cerner le problème mis en évidence. Il s’agit de poser une problématique de traductologie, sous forme de questions. Le candidat démontre ici qu’il a une perception des spécificités de chacune des deux langues : fonctionnements différents, écarts culturels, nécessité de transposition du contexte civilisationnel …
  • Procéder, si cela est possible, à des manipulations qui permettront d’évaluer la pertinence des solutions envisagées, tant au niveau syntaxique qu’aux niveaux narratologique et sémantique.
  • Éliminer, en en donnant les raisons, certaines des solutions envisagées. Ce sera ici l’occasion pour le candidat de démontrer qu’il est capable de nommer les procédés auxquels il a recours : recatégorisation, modulation, adaptation, équivalence, etc., et qu’il y a congruence entre la démarche démonstrative qu’il a adoptée et la traduction choisie.
  • Vérifier la validité de la traduction retenue à l’aune des occurrences éventuelles du même phénomène à d’autres endroits du texte : cela pourra être l’occasion de se livrer à une réflexion comparative sur les choix opérés.


4) Remarques générales du jury

  • La plupart des copies se sont limitées à une description du segment. Il existe un grand nombre d’ouvrages spécialisés dans ce domaine qui permettront aux candidats d’acquérir une meilleure maîtrise de la réflexion théorique sur la langue et sur l’acte de traduction, et qui leur éviteront ainsi des erreurs élémentaires dans les deux premières parties de l’épreuve : réagencements non justifiés, ajouts, ruptures de ton ou de registre, erreurs de focalisation ou de point de vue …
  • Le jury s’attendait à une meilleure maîtrise de certains procédés, une connaissance plus précise des tropes et autres figures de style, ainsi que de leur emploi et de leur orthographe. Il faudrait également éviter les interpolations – utilisation de termes étrangers à l’intérieur d’une phrase en français.
  • Un grand nombre de copies ont montré un déséquilibre entre la première partie (description du segment) et la deuxième (détermination d’une problématique, manipulations et justification des procédés).
  • Beaucoup de copies partent du postulat que le choix proposé est bon, sans parvenir à l’éclairer : peu d’interrogations sur d’autres choix possibles en référence au(x) sens et autres occurrences éventuelles dans le texte, peu de manipulations, peu de mise en correspondance des deux langues, peu de mise en évidence des problèmes que pouvaient poser les segments à analyser, peu de recul donc quant aux raisons pour lesquelles ces segments avaient été choisis.

2003

  • Il s’agit d’analyser les termes du résumé de la démarche, de les comprendre et de s’exercer à les appliquer sur des textes divers. Il s’agit aussi de ne pas confondre explication de fait de langue et fait de traduction même si la première explication peut contribuer à la seconde.
  • L’absence d’analyse des structures profondes du texte dont le segment était révélateur empêchait de situer le segment dans cette cohérence profonde d’ensemble et conduisait à des considérations plaquées et à de pseudo-manipulations qui consistaient en calques irrecevables dans la langue d’arrivée ou en formulations erronées.
  • Les meilleures copies témoignent de la qualité de réflexion personnelle des candidats sur les fonctionnements respectifs du français et de l’anglais et sur l’activité de traduction. Le sens de la mesure et le désir de clarification rendaient fécond le recours à une métalangue précise empruntée à des domaines divers (poétique, stylistique, rhétorique, linguistique, lexicologie, techniques de traduction).
  • Commenter un fait de traduction, c’est se livrer à plusieurs opérations successives : c’est d’abord décrire ce qui se passe dans le segment souligné du point de vue du sens en prenant en considération à la fois son organisation interne et son contexte immédiat ou large. C’est ensuite problématiser dans une perspective de passage en français (de façon à limiter au maximum les phénomènes d’entropie). Puis, c’est avancer des solutions réalistes dans la langue d’arrivée (le calque peut parfois apparaître comme une hypothèse envisageable … parfois, et non systématiquement !), se livrer à une étude comparative de solutions possibles de manière à en retenir celle(s) qui répondra (ou répondront) le mieux aux critères dégagés dans la phase initiale de description du segment tel qu’il se présente dans la langue de départ.
  • Le commentaire de traduction doit faire ressortir : une excellente maîtrise des deux langues, des connaissances linguistiques, une aptitude à l’analyse littéraire, une capacité à conceptualiser, problématiser, expérimenter.
  • Quelques conseils récapitulatifs pratiques :
    • Bien séparer le commentaire de traduction de la traduction elle-même.
    • Rappeler le segment à commenter.
    • Essayer de trouver d’autres exemples dans le texte qui permettraient de faire quelques remarques sur la technique de l’auteur.
    • Poser une problématique claire, ne pas « s’enfermer » dans sa traduction.
    • Proposer des manipulations ou propositions.
    • Écrire en bon français, n’utiliser que des termes dont le sens est compris.


2002

  • L’explication du fait de traduction suppose une démarche cohérente qui s’apparente à une démonstration censée conduire le récepteur (en l’occurrence le correcteur) de l’inconnu vers le connu ; elle demande aussi de la rigueur tant dans l’expression que dans l’exposition, des connaissances minimales tant de la pratique traduisante que des opérations fondamentales de la traduction, autrement dit, une réflexion.
  • Sur le plan de la maîtrise du français, parfois la qualité de la langue laissait beaucoup à désirer.
  • les « transformations » ont pour la plupart un nom : recatégorisation, modulation, chassé-croisé, glissement métaphorique, ou métonymique, réagencement syntaxique, ou ponctuationnel …
  • La démarche à adopter face à l’explication du fait de traduction peut se résumer comme suit :
    • cerner le problème mis en évidence par le segment souligné.
    • sortir l’énoncé de son contexte et le traiter comme un énoncé « ouvert » afin de multiplier les possibles,
    • évaluer les manipulations mises en place, leurs pertinences tant sémantiques que syntaxiques,
    • replacer l’énoncé en contexte et rejeter les formulations irrecevables en raison même de la clôture imposée par la contextualisation et de la mise en perspective qu’elle autorise,
    • vérifier la validité de la traduction retenue à l’aune des occurrences éventuelles du même phénomène en d’autres endroits du texte.
  • Il ne saurait donc être question à propos de cet exercice de « présenter le texte » sur deux pages, voire davantage, en se contentant d’une paraphrase explicative et d’une simple description du segment ou du syntagme (sous une forme qui n’a de linguistique que le nom), pas plus que de proposer directement la traduction qui sera finalement retenue, fruit d’une intuition qui n’est condamnable que parce qu’elle n’est pas vérifiée par une analyse en profondeur, soutenue par une métalangue appropriée.

Annales de sujets

Dans chaque rapport, il y a les corrigés des segments de l'an passé. http://agreg-ink.net/index.php?title=Rapports_de_Jurys


Conseils Bibliographiques et Webliographiques

Manuels et Livres à Lire

  • M. Ballard, Le Commentaire de traduction anglaise, Nathan (1992) ; La Traduction de l'anglais au français, Nathan (2002)
  • D. Chartier, L'Epreuve de Traductologie à l'Agrégation Interne , Ellipses (2002)
  • H. Chuquet et M. Paillard, Approche linguistique des problèmes de traduction anglais-français, Ophrys (1989)
  • U. Dubos, L’Explication grammaticale du thème anglais, Nathan (1990)
  • C.et J. Demanuelli, Lire et Traduire, anglais-français, Masson (1991)
  • M. Guidère, Introduction à la traductologie, De Boeck (2010)
  • J. Guillemin-Flescher, Syntaxe comparée du français et de l’anglais, Ophrys (1981)
  • T. Milliaressi (éd.), De la linguistique à la traductologie, Presses du Septentrion (2011)
  • J. Szlamowicz, Outils pour le commentaire de traduction en anglais à l'épreuve d'agrégation interne, Ophrys (2004)
  • J. P. Vinay et J. Darbelnet, Stylistique comparée de l'anglais et du français, Didier, 1977 (1958)
  • Sur la question spécifique de la ponctuation : TRUSS, Lynne, Shoots, Leaves:The Zero Tolerance Approach to Punctuation, Profile Books, 2003
  • Sur le thème uniquement:

- GRELLET, Françoise, The Mirrored Image. Initiation au thème anglais , Hachette Supérieur,1992.

- ROTGE,Wilfrid, MALAVIEILLE, Michèle et MUTCH, George, Exercices de thème grammatical anglais, PUF,2002.


Liens utiles

Barême indicatif de l'épreuve agrégation interne donné en 2005 par un professeur de fac

(transmis par Lshomie) Un segment de traductologie, par exemple en thème, est noté sur 10 pts :

-2 pts: for commenting on the French text (explication de texte) Why does it resist translation?

-3 pts: for looking at how you're going to translate it

-3 pts: for using theory, label what you've done, showing what else you could have done

-2 pts: for the quality of the French in the whole thing

Méthodologie de l'épreuve à l'Agrégation Interne

d'après un document de bouliquette

Connaissances requises

  • excellente maîtrise des 2 langues, et de leurs différences de fonctionnement.
  • linguistique
  • mode de fonctionnement du texte littéraire
  • procédés de traduction

Étapes à respecter

  • repérer le problème essentiel posé par le segment;
  • à partir de ce repérage: poser les bonnes questions (problématique);
  • proposer des manipulations recevables sur le plan linguistique mais posant problème d'un point de vue sémantique ou stylistique;
  • éliminer certaines des solutions envisagées, en donnant les raisons: expliquer les procédés utilisés
  • congruence entre la démarche démonstrative et la traduction choisie;
  • vérifier la validité de la traduction retenue: si le texte présente des occurences du même phénomène: effectuer une réflexion comparative sur les choix opérés;
  • rédiger de façon la plus concise possible mais sans style télégraphique;
  • à la fin de l'explication, rappeler clairement la traduction retenue.


À éviter

  • analyse linguistique ou étiquetage grammatical sans lien direct avec le problème de traduction ou de traductologie;
  • envisager des solutions absurdes (énoncés agrammaticaux, etc.);
  • se contenter de décrire la solution retenue, la présenter comme la seule possible;
  • énoncer des affirmations sans les justifier;
  • démarche atomisée: étudier les termes du segment séparément;
  • isoler le segment: il fait partie d'un tout: situation d'énonciation, choix sémantiques et syntaxiques du narrateur, répercussions possibles dans le reste du texte);
  • exposé théorique des procédés de traduction sans lien avec le texte;
  • mauvaise maîtrise de la terminologie;
  • oublier de rappeler la solution retenue.
  • partir de la solution retenue et la décrire (inverse de ce qu'il faut faire!)


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