'Perhaps that's what the 21st century has in store for us. The dismantling of the Big. Perhaps it will be the Century of the Small Things.' - Arundhati Roy.
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CAPES externe 2003 I - Litt³rature
II - Civilisation
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La relation sp³ciale USA-GB
1945-1990 La "relation sp³ciale" Royaume-Uni - Ätats-Unis, entre mythe et r³alit³ (1945-1990) Unis par une langue commune, partageant dans une large mesure, la m°me culture, confront³s l'un au d³clin de son influence mondiale et l'autre ö l'expansion de ses responsabilit³s internationales, les deux pays ont, semble-t-il, trouv³ dans la convergence de leurs int³r°ts, l'instrument d'une solidarit³ implicite ö laquelle Churchill a donn³ le nom de "relation sp³ciale". Cette relation, qui s'affirme de faon visible - et parfois vivement ressentie par leurs partenaires - dans la gestion des relations ext³rieures des deux pays, paraÓt toutefois ³chapper ö toute d³finition trop rigide et relever, outre d'une sentimentalit³ diffuse exprim³e par les opinions publiques ö des degr³s divers selon le pays et l'³poque consid³r³s, de rapports de confiance exceptionnels entre certaines ³lites accoutum³es ö travailler ensemble. C'est, ö l'³vidence, au cours de la Guerre froide que cette relation qui s'est fortifi³e au cours de la Seconde guerre mondiale, a pris sa pleine consistance. La p³riode d³limit³e par l'arriv³e ö la Pr³sidence de Harry Truman (avril 1945) et le retrait de Margaret Thatcher (novembre 1990) semble se pr°ter tout particuli²rement ö une observation fructueuse de l'³volution de cette relation.L'³tude de la question m³rite d'°tre conduite ö quatre niveaux : 1 - Le plan strat³gique et diplomatique C'est l'aspect le plus important de la question. Cette dimension trouve ses racines dans la fraternit³ des armes de la Seconde Guerre mondiale et l'³laboration commune d'un projet d'organisation internationale fond³ sur les id³aux d³mocratiques et la coop³ration entre Ätats (Charte de l'Atlantique, 1941). Elle se concr³tise par la pr³sence de nombreuses bases et autres importantes installations militaires am³ricaines sur le territoire britannique. La production, le concept d'emploi et le contrªle de l'arme nucl³aire sont au cour des relations, souvent difficiles entre les deux pays jusqu'ö l'accord de Nassau (1962) et l'³chec du projet de Force multilat³rale. D³jö sensibles pendant toute la phase de gen²se du programme nucl³aire (projet Manhattan), les tensions s'intensifient pendant les premi²res ann³es d'apr²s-guerre qui voient s'instaurer un contrªle sans partage de l'information relative au nucl³aire par l'Administration am³ricaine (loi McMahon, 1946) jusqu'ö la relance de la coop³ration militaire atomique entre les deux pays en particulier apr²s la crise de Suez et le lancement du Spoutnik sovi³tique. Une fois amorc³e la d³c³l³ration de la course aux armements (accord SALT I, 1972), la question du contrªle des armements conventionnels et de la r³duction des arsenaux nucl³aires ne verra pas toujours les deux alli³s align³s sur la m°me position. En arri²re-plan se pose la question de la participation am³ricaine ö la d³fense de l'Europe (OTAN) ö laquelle r³pondent les tentatives, plus ou moins fructueuses, des Europ³ens pour mettre en place un syst²me d³fensif qui leur soit propre (CED, UEO). Plus g³n³ralement, la question de l'int³gration europ³enne et le rªle que le Royaume-Uni pourrait jouer dans cette construction font souvent l'objet d'interpr³tations divergentes, voire contradictoires, ö Londres et ö Washington, notamment lors de la phase de gestation de l'entreprise. Puis, ö partir des ann³es 60, le probl²me devient pour Londres de concilier la pr³servation de la "relation sp³ciale" avec sa qu°te d'un rªle dans le processus d'int³gration d³jö en train au sein de l'Europe continentale. Sur la plupart des grands dossiers internationaux de la p³riode on observe une identit³ de vues d'autant plus ³troite entre les responsables des deux pays qu'ils poursuivent une coop³ration exceptionnelle en mati²re de collecte et d'³change de renseignements. On n'en rel²ve pas moins d'importantes divergences qui ont eu pour cadre le Moyen-Orient : la criseiranienne au d³but des ann³es cinquante (jusqu'ö l'arriv³e de l'administration Eisenhower), l'affaire de Suez en 1956 qui laissera d'importantes s³quelles mais d³bouche paradoxalement sur ce qui est peut-°tre la p³riode la plus intense de la relation sp³ciale. D'autres crises majeures seront l'occasion d'observer certaines failles dans cette alliance r³put³e ind³fectible : politique ö l'³gard de l'URSS (ö certaines p³riodes), intervention am³ricaine ö la Grenade, unification allemande. (N.B. - On n'attendra pas des candidats une connaissance d³taill³e des op³rations militaires). 2 - La dimension ³conomique et financi²re La n³gociation du pr°t am³ricain relevant le pr°t-bail, l'aide am³ricaine au titre du Plan Marshall, ont eu un impact important sur les relations entre les deux pays, tout comme le soutien des Ätats-Unis et des organisations financi²res internationales lors des difficult³s ³conomiques que connaÓt le Royaume-Uni au cours de la p³riode (crise de la livre de la deuxi²me moiti³ des ann³es 60 et crise budg³taire de 1976 notamment). La question des investissements directs n'est pas n³gligeable, pas plus que celle de l'identit³ des th³ories ³conomiques et mon³taires qui ont pr³valu dans les deux pays ö l'³poque de Reagan et Thatcher. 3 - Les relations entre les hommes Elles constituent une dimension moins perceptible mais tout aussi capitale de la question. Relations entre les dirigeants politiques, les tandems ou couples c³l²bres :Churchill/Truman et plus tard Eisenhower ; Macmillan/ Eisenhower puis JFK, Reagan/Thatcher. D'autres tandems ont connu des relations plus complexes ou plus orageuses : Dulles/Eden ; Wilson/Johnson ; Heath/Nixon. Relations entre les responsables diplomatiques et militaires, notamment dans le domaine de la communaut³ du renseignement dont le rªle sera capital lors de la guerre des Malouines. 4 - La r³action des opinions publiques Les am³ricains sont-ils toujours perus comme les cousins d'outre-atlantique et comme les alli³s privil³gi³s ? Assiste-t-on, au contraire, ö la banalisation de cette relation dans la perception qu'en ont les opinions publiques des deux pays ? On s'interrogera sur l'image de chacun des deux pays et de leur politique dans l'opinion publique de l'autre. |
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