1854-2004:
La saga des français d'origine indienne des DOM
Cent-cinquantenaire de l'arrivée
des premiers
Indiens à la Guadeloupe sur le navire 'Aurélie'...
C'EST APRÈS l'abolition de l'esclavage en
1848, que plus de 40.000 travailleurs provenant de l'Inde (42.326 exactement)
furent introduits en Guadeloupe par les Européens.
Durement traités dans les plantations de canne à sucre, plus de 10.000
d'entre eux périrent à la suite de terribles châtiments corporels.
Certains préférèrent le suicide aux sévices qui leur
étaient infligés. Quoique nés en Guadeloupe, leurs descendants
n'échappèrent pas à la règle.
De plus, venus de l'Inde, ils étaient considérés comme citoyens
britanniques, et donc étrangers.
En 1904, lors des élections
municipales, Henri SIDAMBAROM se présenta à Capesterre, sa commune
natale, et fit inscrire les Indiens sur les listes électorales, réalisant
ainsi un acte historique.
Mais les colons intervinrent aussitôt auprès du Vicomte de La Loyère,
gouverneur de l'époque, pour réclamer la radiation de cette race d'hommes
du corps électoral, et les maintenir dans leur condition de travailleurs étrangers,
exploitables à merci.
Une longue procédure juridique
s'ensuivit, qui devait aboutir vingt ans plus tard, en avril 1923, à
l'acquisition du droit de vote et d'une citoyenneté par les Guadeloupéens
d'origine indienne.
IT WAS AFTER the abolition
of slavery in 1848 that over 40,000 workers from India (42,326 to be
exact) were brought to Guadeloupe by the Europeans.
Harshly treated on the sugar cane plantations, more than 10,000 of them perished
as a result of the terrible corporal punishments. Some preferred suicide to the cruelties
inflicted upon them.
Their descendants were not exempted from this treatment though born in Guadeloupe.
Furthermore, coming from India, they were considered English citizens, therefore
foreigners.
At the time of the municipal elections in 1904, Henri SIDAMBAROM came to Capesterre,
his city of birth, and had Indians inscribed on the election rolls:
an historic accomplishment.
However, Vicomte de La Loyère, governor at the time, was immediately called
upon by the colonists to strike off this race of men from the voting lists, in order
to retain them in their condition of unmercifully exploited foreign workers.
A long legal battle ensued which ended 20 years later, in April 1923, with these
Guadeloupeans of Indian descent being granted citizenship and the right to vote.
Les photos de femmes indiennes,
prises
en Inde du Sud, proviennent du fabuleux site
de Chantal
Boulanger, anthropologue
et
spécialiste du drapé et des SARIS indiens.
Avec son aimable permission.