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O'Zorro, Special Envoy
NEWS FROM TOULOUSE
1-2 AVRIL 2001 au Lycée Hôtelier

Nota: ce récit à caractère anecdotique n'a aucune valeur officielle...
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O'Zorro s'est soumis pour vous aux épreuves orales de l'agreg interne les 1er et 2 avril 01 et nous a envoyé dès le lendemain son récit :

Réunion préalable la veille des épreuves: conseils divers (mettre une petite laine le matin, mais attention si soleil, fait vraiment chaud derrière les vitres dès 11 h - judicieux conseil).

Ensuite rappel des épreuves, de leur minutage idéal. Nouveauté : M. Jambin, vice-président plus particulièrement chargé de la partie didactique, dans sa présentation de l'épreuve, rappelle qu'il s'agit, je cite, d'une "organisation cohérente, rigoureuse de tâches graduées".

Mais, à la surprise de la salle, il précise que le jury n'attend pas forcément la description d'un cours "phare" au sein de la séquence présentée.
Il insiste plutôt sur "l'explicitation de la trajectoire", sur la "démarche d'apprentissage" et sa "logique inhérente".

Même si le jury accepte au sein de la séquence un cours "phare", il attend plutôt l'explicitation de deux ou trois moments forts, avec indication précise de tâches et activités pertinentes : "que l'élève fasse et apprenne".

Toujours en didactique, le jury accepte que le candidat élimine un document ou une partie de document, aux conditions suivantes : que le document ait été examiné dans la partie analyse préalable, que cette mise de côté ne soit pas perçue comme une esquive, mais Justifiable par l'économie du projet.

Rien à voir, mais certains observateurs perspicaces ont remarqué la présence au sein des examinateurs de didactique de Mme Quivy (déjà l'an dernier) et de M. Brossard (ex-cned). 

En universitaire, le vice-président, M. Redonnet, rappelle que l'ordre de présentation que beaucoup de candidats choisissent, à savoir explication en anglais, version, faits de langues, n'est pas obligatoire.

Il précise qu'en tout cas l'exposé des faits de langues ("explicatif et informé") doit être rattaché à l'explication de textes et/ou à la traduction.

On met fortement l'accent dans les deux épreuves sur le minutage, un jury ne devant pas laisser un candidat déborder de son temps de parole. (D'après mon expérience, ce critère est "paramount" et risque de faire la différence pour beaucoup qui sortent en ayant l'impression de s'être fait piéger par la montre.)

En réponse à une question, Mme la Présidente annonce les chiffres de cette année 2001:

Inscrits : 1290

Présents : 840
Admissibles : 257
Postes : 62
Seuil d'admissibilité : 23 points (soit en moyenne 5,75 sur 20)

Pour comparaison, les chiffres en 2000 :

Inscrits : 1175
Présents : 730
Admissibles : 247
Postes : 62


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Sont déjà "tombés" pendant ces deux jours (dimanche 1er avril et lundi): Dickens (Mlle Havisham s'enflamme), W. SH. (les "bacchanales sur le navire de Pompée), un texte de civi américaine (non signé, tiré du Harper's Weekly, 1889, The Rush for Oklahoma...)

Mais je n'ai pas vu tous les sujets ! Il y en a deux par jour pour chaque épreuve - ce qui fait 16 différents en universitaire pour l'ensemble des oraux, (idem en didac.)

Je suis tombé sur le texte "the rush for Oklahoma", et ai cru qu'on s'était trompé. J'ai failli lever le doigt pour indiquer qu'il devait y avoir une erreur ! (D'autant plus qu'en rentrant en "loge", j'avais aperçu une de mes collègues, en train de plancher sur Tony & Cleo, livre fourni sous les yeux...)

Croyant à une déroute aussi sûre que cuisante, je me suis mis le nez dans la version (aïe!), puis ai repris du poil de la bête avec le point large ("AS").
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Finalement, devant la difficulté de relier le texte à un quelconque point historique traînant dans ma mémoire, je me suis résolu à tordre, à essorer le texte jusqu'à ce qu'il en sorte de la "Manifest Destiny".

A ma bonne surprise, il en tombit quelques thèmes (multitude of settlers, promised land, advanced army, signs from the Providence) et même quelques gouttelettes d'autres théories (survival of the fittest, law of the jungle...), mais rien d'Anglo-Saxonism ou de racism.

Cela me suffit, et je me mis à repartir contre la montre : il me restait quelque 40 minutes.

J'ai décidé de commencer par la version, puis la linguistique avant de finir par l'explication, contrairement à ce que font beaucoup. Pour moi, cela a des avantages :

1.
On commence par dicter la version, en français, et en lisant un texte qu'on vient d'écrire.

Cela permet de "rentrer" dans l'épreuve dans sa propre langue, sans improviser: moins de bégaiements, on peut observer le jury pendant qu'il prend note, éventuellement se griffonner son découpage temporel de l'épreuve ("finir à telle partie à telle heure) si on n'a pas eu le temps de le faire en préparation.
Bref, on se donne un temps pour évacuer le stress, et anticiper la suite.

2. On continue par les faits de langues. Puisque le jury attend qu'on les rattache à l'explication de textes, autant, s'ils s'y prêtent, qu'on les place avant. On glisse naturellement de la conclusion de la linguistique à l'introduction de l'explication de textes, la seule différence étant le changement de langue.

D'autre part, comme un des relevés du point large au moins se trouve dans la version, cela permet au passage de glisser une réflexion sur le choix de traduction qu'on a fait. (Belle théorie que j'ai oublié de mettre en pratique !)

3. On termine par l'explication de textes. Ainsi celle-ci vient-elle dans un mouvement d'ensemble d'une démonstration. D'autre part, le jury ne vous interrompt pas par ses questions puisqu'elle est en fin de votre présentation. Restent alors ces deux questions et le thème oral.

4. L'avantage global, c'est aussi que si on est pris par la montre, il est plus facile d'abréger ses remarques, par exemple sur la dernière partie de son plan, surtout si on l'a clairement annoncé et si la conclusion est solide.

Par contre, si on finit par les faits de langue, et qu'il ne reste plus de temps, comment on fait ? On peut difficilement ignorer quelques occurrences !

Une des candidates hier, après avoir dicté sa version, a été invitée à passer directement au thème improvisé, n'ayant plus de temps pour les faits de langue...

Pour le thème, on m'a dit que c'était plutôt un thème tiré de la presse pour un texte littéraire, et plutôt un texte littéraire si on tombe sur la civi.

Cela doit être vrai, puisqu'à la fin de mon texte sur MD, j'ai eu le droit à un thème improvisé de... Prosper Mérimée! Moi qui ai passé des heures à étudier la traduction de textes du Monde !!!

-

En didactique, j'ai eu un dossier qui posait les problèmes des rapports entre informatique et éducation.

Un dessin humoristique, une pub de Dell qui s'adresse à des profs (si on lit bien) du genre, ne soyez pas ridicule devant vos étudiants, équipez votre établissement avec des ordinateurs Dell, plutôt qu'avec des PC moins chers mais dépassés dès le jour de la livraison et qui feront que vos étudiants se paieront votre tête...

Ensuite un article de Newsweek. Un lycée se voit proposer 15 PC gratos, avec formation des enseignants, connexion par satellite à Internet, tout ça gratuit. "There had to be a catch. There was."

Evidemment, le piège était qu'il y avait constamment une pub déroulante sur l'écran, et l'obligation d'utiliser les PC 4 h par jour. De là la dicussion: keep our values or use the computers ?

Enfin, un article de The Observer (recyclé par Vocable) sur un rapport tendant à prouver que l'enfant apprend moins bien sur écran qu'avec des livres, que l'informatique brime l'imagination des jeunes enfants et que l'exposition prolongée devant l'ordinateur provoque des problmèmes de santé...


Intéressant et pas trop lourd, me suis-je dit. Mais j'ai eu un sacré passage à vide au bout d'une heure et j'ai cru ne jamais avoir assez de temps et d'énergie pour arriver jusqu'au bout.

Faim, baisse de tonus, coup au moral, découragement ?

Un peu de tout en même temps.

Mais comme ça m'est aussi arrivé lors de la prépa en universitaire, voici mon conseil :


Manger correctement (après avoir dormi suffisamment - d'où la nécessité d'arriver en forme avant l'épreuve).

Prendre des barres de céréales, chocolat, boisson, etc.
Non seulement ça requinque en énergie, mais c'est du réconfort pour le moral.


Ensuite, l'une et l'autre épreuve sont des démonstrations, ça doit avoir une ligne, une direction...

Certains appellent ça une problématique, d'autres un mouvement, d'autres plus modestement "to be listener-friendly", mais ça revient au même : emmener le jury sur son chemin, lui faire savoir où l'on va et tâcher d'y arriver.

Enfin, le plus important: envelopper tout ça dans le temps imparti.

Peut-être noter moins de choses dans sa préparation (dans l'hypothèse où on a beaucoup de choses à dire), mais les assembler dans un plan dynamique, et se garder trois minutes pour relire ses notes rapidement avant de passer devant le jury (ne pas se laisser piéger par soi-même).

Devant le jury, s'installer lentement, même si on vient de dire "vous avez 50 mn".

Etaler ses notes et documents pour avoir une vue d'ensemble.

Boire un coup même si on n'a pas soif.

On montre qu'on est maître de la chose, tout en entrant psychologiquement dans la présentation.

Autant perdre ainsi une minute et demie, mais être plus performant ensuite, non ?

O'Zorro, Toulouse, 1-2 avril 2001.

pour remercier

NDWM/ Epilogue, O'Zorro, Jean-Marie Chavance, a finalement été reçu premier sur 62 admis, major national à l'interne! - comme quoi partager ses ressources ne fera de mal à personne...

Nous le félicitons, et le remercions - il est maintenant à ses heures consultant de la Page d'agreg et de la liste de discussion concours-anglais.

Réactions:

  • à propos du dossier de didactique proposé à O'Zorro:

> On peut penser que c'est de la provocation... Le sujet a le mérite de faire réagir et sans doute faut-il le voir ainsi.

Pour ce qui est du "keep our values or use the computers?" (il y a bien au moins un ? ;-)), cela m'a fait penser à un phénomène de pub tellement entré dans les moeurs que même les fervents défenseurs des valeurs en sont des victimes inconscientes et donc consentantes: quand on achète une voiture, le vendeurs soit par le biais de l'obligatoire plaque d'immatriculation soit par le biais de stickers plus ou moins discrets appose sa raison sociale sur la propriété d'autrui sans que cela fasse réagir, tellement c'est considéré comme normal!

J'ai fait l'expérience suivante en demandant un dédommagement pour publicité abusive sur mon véhicule neuf (enfin, il y a deux ans). Tête du garagiste... So, should it be "keep our values or use a car" ??? :) GP.

  • autres échos de Toulouse, le courrier d'Isoral :

> Je voudrais vraiment vous féliciter de l'excellent travail qui est fait sur ce site. Je suis venue régulièrement tout au long de l'année pour voir ce qui s'y passait et cela m'a aidée. De plus, nous étions assez nombreux à Toulouse à être venus surfer sur ce site. Il faut vraiment continuer, please, please...

Tout comme O'Zorro, je viens de passer les épreuves orales à Toulouse mais j'étais dans le deuxième "lot" de candidats : convocation lundi et passage mardi et mercredi.

La réunion d'information se déroule de toute évidence de la même façon à chaque fois et à la fin des conseils, nous sommes conviés à venir émarger et on nous donne nos convocations pour les deux épreuves: la didactique mardi à 11h40 et le commentaire mercredi à 6h40 !!! (si vous prenez un taxi pour venir, dites au chauffeur "lycée hôtelier côté Pompes Funèbres" nous a t-on dit - c'est plus rigolo avec un peu de recul parce que sur le coup, cela fait bizarre !).

Dès le début, le contact avec les autres candidats a été très sympa. On se présente : "et toi, tu viens d'où ?" et on fait le tour de France en quelques minutes - y compris Tahiti !

On échange des remarques avec les heureux qui vous déclare "avoir fini" et on rencontre les appariteurs pour la 1ère fois. Je tiens à signaler qu'ils sont d'un grand secours moral tant ils essayent de nous faire oublier notre sort.

Lors de la préparation du commentaire, j'ai eu un passage à vide où je n'étais plus capable de penser à quoi que ce soit, ils m'ont accompagnée à la "machine à café" et nous avons discuté quelques minutes de la pluie et du beau temps - juste ce qu'il fallait pour évacuer le stress... et c'était reparti (il faut dire que commencer une préparation à 6h40 - heure de rendez-vous : 6h25 - n'est pas idéal).

J'avais croisé les doigts pour tomber sur Dickens ou Joyce: je n'ai pas dû en croiser assez car j'ai eu de la civi anglaise (un article tiré de New Society sur une soupe aux lentilles !!!). Il ne s'agissait pas d'une recette de cuisine, bien entendu.

Les faits de langue: "the poverty lobby may themselves have contributed..." et "l'expression de la quantité".

J'ai commencé par travailler la version, les faits de langue puis le commentaire.
Trois heures plus tard, nous montons en file indienne vers les jurys. Les membres du jury ont un chevalet à leur nom devant eux : ils sont moins anonymes. J'ai fait comme O'Zorro : version, faits de langue, commentaire et thème tiré d'une pièce de Giraudoux.

Commentaire de civi, thème littéraire : c'est effectivement ce qui se passe.

De plus, mon épreuve de didactique portait sur l'étude d'une nouvelle de Kureisihi (à ma grande honte dont je n'avais jamais entendu parler).
(*)

Les sujets dont j'ai entendu parler portaient mardi sur Dickens et Joyce (Grrr...) et en didactique sur les téléphones portables et l'Irlande.

Enfin, ça y est, je fais maintement partie des heureux qui ont fini et je suis revenue chez moi juste avant les grèves de jeudi. Dans le TGV, j'ai retrouvé 3 candidates de mon "lot" et nous avons passé les 5 heures de trajet à parler un peu du concours et de beaucoup d'autres choses...

Il est impossible de juger notre prestation alors advienne que pourra, mais je suis contente d'avoir passé cet oral, bien sûr parce que c'est valorisant de se dire que l'on a passé le cap de l'écrit mais surtout parce que je gardais un horrible souvenir de mon oral de CAPES à Montpellier il y a 6 ans et j'ai hésité sérieusement avant de décider de revivre cela.

Il faut dire que les circonstances sont différentes: nous sommes déjà en poste et au pire... nous n'aurons pas le concours. C'est la première fois que je le passe et bi-admissible l'an prochain, ce ne serait pas si mal.

Nous n'avons plus qu'à attendre mercredi 11 prochain maintement. J'ai pris le nom des collègues qui étaient avec moi pour voir ce qu'il en est et cette fois, je croise tous mes doigts...

Isoral de Rouen.

(*) > Hanif Kureishi est un auteur d'origine Pakistanaise qui a notamment écrit "The Buddha of Suburbia" qui fut dans les "lectures complémentaires conseillées" avec le livre de Scott Momaday au programme en 98.

Born and brought up in the Kent.
Read philosophy at King's College, London.
Started to write plays. In 1984 wrote "My Beautiful Launderette", Oscar nomination for best screenplay.
Second film "Samie and Rosie get laid" (en français "Samie et Rosie s'envoient en l'air").

The Buddha of Suburbia in 1990, second novel "The black album" in 1995. Version of Brecht's Mother Courage produced by Royal Shakespeare company. Has adapted his story "My son the fanatic" as a BBC film. Il est mentionné dans le supplément "Livres" du Monde de vendredi 6 avril 01, qui comporte 2 pages intitulées "Richesses des lettres indiennes" à l'occasion du salon "livres du Sud" de Villeneuve-sur-Lot. Collabore avec le cinéaste Stephen Frears (My Beautiful Launderette,...).

Une vision très décapante de la société GB et des contradictions autour des immigrés première et deuxième générations. Même que le dernier film de Patrice Chéreau, "Intimacy", est une adaptation d'un roman d'Hanif Kureishi... - Fred et Caroline.

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