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ORGANIZED CRIME IN THE CITY AND ON CELLULOID

Le crime organisé
à la ville et à l'écran (États-Unis, 1929-1951)

Notes prises au Colloque de Cachan par les grosses épinglettes du GICA
GICA : Groscrupule d'intervention concours d'anglais.

On connaît les difficultés des candidats isolés, de ceux qui occupent des postes d'enseignement et ont un temps limité pour préparer les concours, de ceux qui résident loin des grandes facs ci- et outre-mer, ainsi que des carences de la préparation cned à l'agrégation interne.

GICA, Groupe d'intervention des concours d'anglais, est un regroupement informel ponctuel et gratuit de candidats résidant près des grands centres universitaires et/ou qui peuvent se rendre à des événements liés à la préparation de ces concours (colloques, séminaires, ou rencontres formelles ou informelles avec des spécialistes).

Afin de lutter contre les injustes ravages de l'inégalité des chances,ces fils et ces filles d'Agreg le Tiffé ont choisi de mettre à la disposition de tous, sans recherche de profit commercial ni garantie d'authenticité absolue, leurs notes et fiches personnelles.

On trouvera ci-dessous des notes prises par le Groupe d'intervention au Colloque "Crime organisé à la ville et à l'écran" (ENS Cachan le samedi 27 octobre 2001).

Ces quelques notes ne sauraient en aucan cas présenter de garantie d'exactitude ou de complétude, ni remplacer les Actes officiels du Colloque, seuls documents officiels valables, qui sont à paraître dans quelques mois.


Rens. sur le colloque de Cachan:
Françoise JUNG,
ENS Cachan,
Département de Langues
01 47 40 23 00

Voir la Page
Crime organisé
pour l'agreg 2002


GICA : Georgina, Frédérique B., La Vénus de Cachan, Mari-Paule, Christine M..
Groscrupule d'intervention de de la liste concours-anglais

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NOTES DU COLLOQUE A CACHAN (27 Octobre 2001) :

  1. Passerelles et fossés, Divina Frau-Meigs, univ Orléans

  2. Le bien et le mal dans Manhattan Melodrama de Woody Van Dyke (1934), Francis Bordat, univ Nanterre Paris 10

  3. «Strange bedfellows : the American government and its relation with organized crime during World War II», Robert Skippon (univ Paris 7)

  4. «Violence, immigration, et crime organisé entre 1929-195», Sophie Body-Gendrot ( univ. Paris 4)

  5. Le bien et le mal dans Manhattan Melodrama de Woody S. Van Dyke (1934), Francis Bordat

  6. «Cagney de décennie en décennie: Public Enemy, Roaring twenties et White heat, Dominique Sipière, univ. Boulogne.

  7. «Violence, immigration, et crime organisé entre 1929-195», Sophie Body-Gendrot, univ. Paris 4 (autre prise de notes).

  8. «Jules Dassin : crime and the city», Reynold Humphries (univ Lille 3)




1. Passerelles et fossés,

par Lady Divina Frau-Meigs, univ Orléans.

Notre objet, le crime organisé est difficile à cerner, car il se cache, il se disperse.

Il est difficile aussi de séparer l'underworld de l'overworld.

Les chercheurs ont été intimidés, les documents ont disparu, du fait de la corruption, des liens avec le monde des affaires.

La recherche s'est donc bâtie sur l'empirisme.

On a étudié le »street crime «la délinquance juvénile ou des secteurs très localisés tels que Chicago, ce qui empêche de généraliser.

Cela conduit à une recherche a-historique, a-politique, sur les déviances, car il y a croyance en la réhabilitation.

De ce fait, on constate un phénomène d'autocensure des chercheurs : on n'étudie le crime que là où il est dénoncé, dans les prisons et les maisons de réhabilitation, on accuse les jeunes et les classes sociales défavorisées.

C'est la vision corporatiste des années 30.

Il y a en effet un problème idéologique : la société américaine est-elle criminogène ?

La liberté individuelle est à la base du libéralisme.
Aux Etats-Unis, l'intérêt personnel prime sur l'intérêt public.

Le crime organisé joue le rôle de pont entre deux utilitarismes, allié à la psychologie de l'action sociale : il provient d'éléments non originaires de la société américaine : les juifs, les irlandais, les italiens.

Plusieurs explications sociologiques s'affrontent :

Les explications déterminent le traitement du problème.

Cela implique un interventionnisme d'état.

Le traitement du crime organisé reflète les choix de l'époque : aux Etats-Unis, l'iortant, c'esc'est ccès matériel. Selon Norton, si l'individu rencontre un obstacle sur ce chemin , il emprunte une déviation, le crime.

Pour les tenants de l'anthropologie sociale , les ghettos sont criminogènes alors que la société dans son ensemble ne l'est pas, d'où la thèse de la reproduction criminelle (White corner crimes ?)

L'idée de transmission du crime implique qu'il n'y a pas de libre arbitre complet et que les pressions sociales influent.

C'est une approche progressiste.

Dans les années 60, on rencontre 2 théories :

Dans le premier cas, on reconnaît enfin que le crime organisé a une structure, c'est une forme d'insertion sociale , alors que les criminologues dénient la notion de crime organisé.

Dans le second, la pluriethnicité (italo-Us, irlando-Us, etc.) s'oppose au modèle corporatiste du business et au modèle clientéliste de la MAFIA. Les 2 modèles coexistent dans certaines villes.

Comment le grand public a-t-il connaissance du crime organisé ?

C'est la première passerelle.

Par les films, par la presse écrite, par les sociologues, des sources secondaires, d'où des distorsions entre les représentations et les réalités. Le gangster a un statut de "court hero", qui recherche le succès.

Par exemple dans Little Caesar pas d'explication ethnique, pensée utilitariste, on a affaire à un «character», character aux 3 sens du terme :

Il n'y a pas de distinction entre le personnage héros, sa qualité distinctive et la morale publique, ce qui reflète le conflit américain entre la communauté et l'individu. Les réalisateurs et les sociologues ont une vision socio-libérale.

Le film joue un rôle compensatoire.

C'est la deuxième passerelle.

En montrant le système pénal et judiciaire, il socialise le crime, phénomène des villes opposé aux valeurs puritaines. Il met en scène des prototypes :

Le prototype, figure à caractéristique unique spécifique permet de reproduire les tensions qui divisent l'opinion sur des catégories individuelles ou des problèmes publics. Il est à la fois incarné (réalité) et signifiant (fiction), à la différence des stéréotypes. Le prototype permet d'identifier une crise dans la société.

La Mafia, par exemple, joue un rôle de soutien dans un pays où l'individu se retrouve seul. Le prototype est aisément identifiable (cf. Al Capone). C'est pourquoi les mouvements de censure se mobilisent (cf. Scarface, Dillinger), pour contrer toute critique de la société.

La production doit se conformer au code (spécialement le second) basé sur des catégories sociologiques.

Les formes de répression sont donc liées aux modèles explicatifs choisis.

C'est la troisième passerelle.

(applaudissements)




2. Le bien et le mal dans Manhattan Melodrama de Woody Van Dyke (1934)

par Francis Bordat, univ. Nanterre Paris 10.

Il s'agit ici d'une étude de cas.

Un second cycle de films

1934 représente le moment où un premier cycle de films de gangsters (Little Caesar, Public Enemy, Scarface) fait place à un second cycle , où le héros n'est plus le gangster mais le Gman, le prohibition bureau, le district attorney local, interprété souvent par les mêmes stars qui incarnaient les gangsters précédemment : EG Robinson, J. Cagney, E Muni.

«The Public Enemy becomes a soldier of the law», comme le signale une bande annonce.

On est dans le «golden age of turbulence».

Le contexte historique est surdéterminé :

Mais ce n'est qu'une façade .Le film ne fait aimer le héros que s'il a les mêmes caractères que le criminel

Cependant il n'y a plus d'identification avec le gangster , qui devient un « flat character » ( Cf H Bogart des débuts ) mais cette éclipse n'est pas très longue.

Un troisième cycle

Ce cycle met en jeu moralisme et sociologisme.

De 1935 à 1938, le gangster n'est pas réinc arné, car la violence anti-sociale est insupportable pour le public .Le gangster affiche donc une volonté de réhabilitation.

Hollywood joue sur les 2 tableaux : on applique le Code Hays, mais les « round characters » suscitent l'identification avec le gangster.

Apparaît aussi le moralisme , avec par exemple l'amitié entre un pasteur et un gangster ;
Et le sociologisme : pourquoi entrer dans le milieu ? »Criminals are born, not made ». Comment en sortir ?

Si Public Enemy semble sociologique au début, le thème n'y est pas développé ( Mike, le frère de Tom devient un citoyen exemplaire alors qu'il est issu du même milieu ).Et dans Dead end, Angels with dirty faces, le héros a un caractère quasi-christique .

«Manhattan melodrama» (MM) de Woody Van Dyke sort en 1932.

Le film est le reflet d'une tension idéologique : les G Men,forces de la loi, sont en vedette, mais l'image du gangster est retravaillée par une problématique morale, à l'encontre de l'entreprise officielle de dévalorisation de l'image du criminel .(cf.Robert Warshaw,The gangster, a tragic hero, et Mumby, Public enemies, public heroes ).

MM est un film de la MGM, produit par l'unité de W Randolph Hearst hébergée par LBMayer. On y retrouve Clark Gable, Mirna Loy.Le film est resté célèbre car c'est en sortant du cinéma où il venait de le voir que Dillinger fut abattu par les G men.

On y assiste à un débat moral mené jusqu'au bout par le scénario, sur le thème Abel/Caïn (cf.Little Caesar et Public Enemy).

L'histoire débute en 1904 avec les personnages enfants, comme dans beaucoup d'autres films .2 enfants, Blaky Gallagher et Jim Wade sont sauvés par un prêtre italien et adoptés par un vieux juif, Rosen. Catholic, Protestant, Jewish, what does it matter now ?

Les marqueurs ethniques ont donc un fort coefficient positif, les non Wasp sont généreux, un prisonnier noir chaleureuxÝ

Mais la police tue Rosen dans une manifestation communiste, ce qui crée chez Blaky Gallagher, joué par Gable, une haine féroce pour la loi.

Il développe des activités illégales (casino, champ de courses,Ý) qui suscitent une certaine indulgence de l'opinion publique américaine, alors que son frère Jim Wade, joué par William Powell, devient district attorney.

Alors que Blaky est condamné à mort, son frère est tenté de le sauver, mais il l'en empêche
If I can't live the way I want, at least let me die when I want
.

Conscient de sa faiblesse passagère, le DA démissionne.

On a donc là le moralisme officiel : le film satisfait au code. Il n'y a aucune ambiguité entre le légitime et l'illégitime . Blaky adule son frère. Sa maitresse l'abandonne pour épouser ce même frère ; le gouverneur est érigé en modèle de pensée et gouvernement .

Mais le message central est subverti par l'image du truand.

Ce dernier affiche droiture, fidélité, sens de la parole donnée, courage physique, abnégation, humour, mépris de la mort . Ces caractéristiques sont renforcées par son accent de la rue, son côté sportif populaire et l'image de Gable dans ses précédentes comédies.

De son côté W Powell est raide et ampoulé, s'exprime avec un accent anglais, donne l'image du grand commandeur , Mr Law and Order .

Mais l'autorité de décision revient à Blaky .L'école des livres ne vaut pas l'école de la vie .Quant à l'héroïne elle a pour fonction de transmettre de Blaky à Jim l'énergie qui lui manque.

On a fait parfois le parallèle entre Wade et Roosevelt.

L'énoncé idéologique séparé prend acte de la popularité du gangster .Les connotations négatives s'appliquent à la loi et l'ordre (dérive autoritaire du gouvernement). Il y a contradiction entre le discours manifeste et le discours latent.

C'est une tactique de résistance au discours conservateur, à l'ordre WASP et à la répression nativiste.
On peut parler de dia-logisme : le genre exalte le mythe du succès pour en illustrer l'illusion.

Le héros criminel est puni par la solitude et la mort de sa réussite, alors que c'est le rêve de tout américain.

(applause)




3. «Strange bedfellows : the American government and
its relation with organized crime during World War II»

Robert Skippon (univ Paris7)

The US government used dubious individuals , contrary to beliefs advocated ( cf. Pol Pot, Klaus Barbie and so on ).

During WWII, there was a collusion with organised crime .

Organised crime was present principally on New York waterfront .So, in early 1942, fear of sabotage led the ONI (Office of Naval Intelligence) to ask for cooperation in survey of docks and coastal waters. (cf film by HBO TV in 1999).

The ONI also requested assistance for gaining information on Sicily in New York and contacts in Sicily for a further landing.

This led to contacts with the Mafia.

Allied governments then facilitated acquisitions by the Mafia (at the time weakened by Mussoloni).

In December 1945, Charles Luciano, serving a 30 to 50 years sentence for extorsion was granted clemency, on the provision that he was deported to Italy.

In July 1943, allied invasion of Sicily by Patton led them to Villa Alba, after Luciano had contacted Vicini, the most powerful surviving member of the Mafia.

Any threat to ports' functioning was declared most worthy of attention .

Between march 1941 and 1942, 151 merchant ships had been sunked by German U-boats and submarines,so the authorities wanted to secure New York waterfront from possible sabotage and subversive activities by dock workers. They created the B3, an investigation unit.

150 ONI officers were sent on operation, using « any and all means », including the so-called underworld . For example J.Lanza, who had a great number of contacts with the fish market (Fulton street) and ships. It required a good deal of command of the economics involved.

Charles «Lucky» Luciano

Charles Luciano, on his part, had arrived in 1908 -he was ten- in the US.

He became involved in bootlegging,extorsion, prostitution and then was sentenced in 1936.
He applied for clemency or parole 3 times and was turned down. The 4th time, the ONI made him lucky !

In 1942, Landsky who had organized the infiltration of ONI agents on the quays to avoid strikes and work starvagers , served as a go-between to negociate the transfer of Luciano to a more comfortable prison (Great meadows),requested by the ONI.

From this date on,there was a high number of unsolved murder of labor agents on the waterfront.

The Mafia also provided information to cartographers for Sicily and assistance to Patton from the local Mafia there, organising support and «spontaneous» welcome to US troops; in reward the Mafia got direct assistance and benign neglect from the US :more than a hundred mafiosi were jailed out.

The Mafia was seen as an ally to fight the rise of communism in Sicily .From the moribund state it was in, it then returned as a force in Sicily .Luciano was voted clemency unanimously in 1945, to set the pursuit of his activities in Italy and Cuba, even if Hoover, director of the FBI was reticent to use organised crime : this was more of CIA option.

In war as in love, everything is fair
...

(many rounds of applause)




4. «Violence, immigration, et crime organisé entre 1929-1951»,

Sophie Body-Gendrot ( univ. Paris 4).

La question fondamentale est :
«Les immigrants apportent-ils la criminalité ?»

Dans la période considérée, les inquiétudes renaissent :

En 1951 la commission Kefauver dénonce la Mafia : c'est le début d'un processus de démonologie avant le Mc Carthysme .

Il reste pourtant des doutes sur l'existence d'un syndicat du crime : pendant 20 ans s'affrontent des conceptions contradictoires, qui relèvent d'une véritable énigme sociologique.

Le concept du crime organisé est en lien direct avec la Prohibition.
On assiste à des alliances instables locales ou régionales entre gangsters, politiques, entrepreneurs, syndicalistes.Le monopole des marchés illégaux entraîne des profits énormes utilisés pour la corruption et aussi pour des affaires légales, où s'appliquent l'extorsion et les menaces pour réduire la concurrence.

La responsabilité de la Prohibition tient en fait à la modernisation des gangsters dans le domaine de la gestion , parallèle à celle de la société américaine.

Dans le marché de la bière, on recueille des profits de 1400%, dans celui du whisky de 29000%.

En réaction, se développe la brutalité des policiers et l'arbitraire des peines.

La question se pose d'une dérive anarchique dans la nation : les homicides sont-ils en hausse ou en baisse ?Quelles sont leurs caractéristiques ?Dans les années 20, ils sont 10 fois plus nombreux qu'au Royaume-Uni.

Plus de 800 gangsters disparaissent entre 1920 et 1923.

Cette dérive est due à l'usage facile des armes à feu , du fait de la prospérité et de la publicité autour des faits divers.

La structure des villes américaines conduit-elle à la déviance ?
C'est la question que posent les sociologues américains.

C'est plus le milieu qui cause les problèmes que les individus, et en tout cas l'interaction entre les 2 .Les héros négatifs, criminels isolés sont à l'opposé de la thèse de la déviance avec une assise territoriale et ethnique.

Les quartiers d'immigration ont produit leur ordre moral , à travers la notion de « community » qui utilise les liens du passé pour un projet commun .Les aires ségréguées induisent une dynamique de déplacement de la population dans la ville.
Les principaux facteurs :

L'école de Chicago ne croit pas au déterminisme biologique .Le concept de succession ethnique est combiné avec celui de l'interaction.

Les groupes de recherche travaillent sur les gangs, leur topographie.

Le mythe de la délinquance poison venu de l'extérieur s'oppose à la thèse qui refuse la notion de facteur isolé et fait le lien avec les dysfonctions sociales : la délinquance reste dans les quartiers quand la population en part , il faut donc bien prendre en compte le contexte espace/temps.

Dans ces quartiers les valeurs sont différentes : la prospérité provient de la délinquance, qui devient donc un modèle tacite pour les jeunes. Même si l'accès à la mobilité sociale est plus long pour certains groupes sociaux, ils croient encore à l'assimilation.

La succession ethnique
C'est un concept incontournable à base familiale et clanique .La Mafia n'a pas immigré pour s'ouvrir de nouveaux territoires aux Etats-Unis, mais son sens primitif y a recréé certaines règles pour protéger le groupe car »un homme seul est un homme mort ».

La structure

mise à jour par Kefauver ne résulte pas d'une simple reproduction, mais d'une américanisation des pratiques.

La race et l'ethnicité plutôt que les classes ont défini la compétition, qui résulte d'une obligation.

Les groupes, isolés au départ,dans des aires marginalisées, ont gardé la perception qu'on peut changer sa condition.

Dans les années 20, les Italiens qui immigrent sont à 65% dans l'agriculture ( moins de 0,2% ont un travail qualifié).

Ils sont marqués par l'absentéisme scolaire et une durée de scolarité plus courte que les autres Blancs et par l'ethnocentrisme. Les entrepreneurs ethniques servent d'élites intermédiaires : ils mobilisent les clans, créent des réseaux d'alliances pour leurs activités ; la Prohibition représente l'occasion de travailler ensemble.

La seconde génération va jouer le rôle d'intermédiaire entre producteurs et clients.
Elle est coupée du passé mais pas complètement adaptée à la culture américaine , d'où une situation conflictuelle.

Les liens établis dans l'adolescence au sein des bandes de rue conduisent au développement des syndicats à l'âge adulte, par le biais des protections politiques, alliances, amitiés et liens familiaux.

Les Italiens ont déplacé les Juifs qui ont déplacé les Irlandais. Mais on rencontre aussi des capacités à travailler avec des groupes multi-ethniques.

Pour l'accès au pouvoir, on assiste à un brouillage des affaires criminelles avec les affaires. légitimes.

Quelle est la part du contexte : responsabilité des institutions américaines

Les machines politiques sont constituées pour capter les votes en contrepartie de faveurs ( emplois, contrats, etc.)sur une base clientéliste. Ce système est du à l'émergence d'un électorat de masse urbanisé : l'élargissement du droit de vote de la population blanche coïncide avec l'arrivée de 30 millions d'immigrants.

Les grandes villes dirigées par des machines de ce type(cf. La Guardia à New York) proposent la protection.

Dans les années 30, c'est le phénomène inverse : Luciano,Costello,Ý font nommer les dirigeants d'assemblées de districts, les juges, etc. la corruption est de règle dans les commissions de travaux publics, pour les allocations, le double-emploi, par exemple.Dans le port de Brooklyn, on pratique l' »open shape » pour le recrutement des daily workers, dockers, camionneurs (first arrived, first taken), mais le boss recruteur est sous la coupe de l'ILA.

La corruption est sous la coupe de seigneurs de guerre, syndicats et clubs politiques.

La balkanisation du système urbain a favorisé l'émergence des «entrepreneurs». (cf. Robert Merton)

(applaudissements)




5. Le bien et le mal dans Manhattan Melodrama

de Woody S. Van Dyke (1934)
par Francis Bordat

Ces héros sont interprétés par les stars qui avaient interprété des gangsters, Cagney, Robinson, Muni.

"The public enemy becomes a soldier of the law. " From the golden age of turbulence to the golden age of order"
Contexte du New Deal, fin de la prohibition , renforcement du FBI , League of Decency , PCA. Ces films ne s'imposent qu'au prix de stratagèmes.

Les personnages de gangsters n'apparaissent plus en tête d'affiche, il n'y a donc plus d'identification : stéréotype du Flat Character.

La violence antisociale des petits césars est insupportable. Le gangster en tant que héros ne peut exister que s'il a une conscience morale qui lui donne la possibilité d'une réhabilitation.

Ainsi, on paraît se plier aux exigences de la PCA (Production code authority) et on se protège des risques commerciaux mais aussi on rend une épaisseur aux gangsters qui redeviennent des Round characters et donc il y a une identification possible.

On note ainsi la présence régulière d'un pasteur(moralisme) L'apport de sociologisme se fait par des questions : pourquoi on entre dans le milieu ?

"Criminals are born, not made" Alors comment en sortir ?

Le Public Enemy est plus complexe.

Evocation de l'enfance du héros, explication sociale de la carrière de Tommy Powers, (mais le thème est vite oublié car son frère est un bon citoyen alors qu'ils sont du même milieu)

On trouve plus de moralisme dans des films comme Dead End ou Angels with dirty faces.

1934 Manhattan Melodrama

Ce film est au carrefour des trois cycles car il fournit l'exemple des tensions qui s'exercent sur le genre du film de gangsters à la fin des 30's.

La loi confisque la vedette au gangster, La perspective sociologique, la problématique morale annoncent des films comme Angels with dirty faces : ce film se ressource en amont du genre et anticipe aussi sur son avenir avec la figure du gangster. ( voir Warshow, The gangster as Tragic hero).

Manhattan Melodrama n'est pas comme la majorité des films produit par la Warner mais par MGM. Les contradictions du scénario sont en rapport avec les ambiguïtés politiques, mais aussi sont inhérentes au genre lui-même. Ce n'est pas un chef d'Øuvre, même pour un cinéaste ordinaire et complaisant. (one shot Woodie, est le surnom de Van Dyke , car il ne fait qu'une seule prise pour chaque scène).

La mise en scène est assez plate. Clark Gable est bon. Le film doit sa célébrité au fait que Dillinger a été abattu après avoir vu ce film. Le titre français L'ennemi public numéro un, table sur la publicité faite à l'Øuvre par le "meurtre" de Dillinger.

Gable est un gangster très attachant en fait, c'est un personnage populaire. Les protagonistes vont au bout de leur destin au prix d'une certaine invraisemblance, mais aussi au prix d'une interrogation presque cornélienne. Il faut souligner le degré de conscience morale que ce film requiert de ses spectateurs. Il reprend le thème d'Abel et Caïn

L'histoire commence en 1904, James Wade (Powell) et Gallagher (Gable) sont sauvés par un prêtre italien puis adoptés par un juif (l'acteur qui joue ce rôle est doté d'un énorme capital de sympathie en raison de rôles précédents) les marqueurs ethniques sont marqués d'un fort élément positif.

Les non-WASPs sont dynamiques et généreux (il y a une scène ou Gable échange quelques mots avec un noir). Lors d'un meeting, c'est la police qui tue le père juif adoptif de Gallagher. Les frères ont alors des chemins séparés : l'un devient district attorney et l'autre règne sur le monde du jeu. : Ce n'est pas un hasard car de toutes les activités de la pègre c'est gambling qui a le plus d'indulgence de la part du public et d'ailleurs Kefauver va vivement réagir contre ça.

Gallagher va tuer un homme pour protéger son frère du chantage qui l'aurait empêché de devenir gouverneur, et lors du procès c'est Jim lui-même qui va obtenir la condamnation à mort de son propre frère. Pris de remords avant l'exécution en apprenant les raisons du geste de Gallagher, Jim lui propose de commuer sa peine en prison à perpétuité. Il lui répondra cette phrase " If I can't live the way I want at least let me die the way I want "

Quand Jim entre en politique, il démissionne car il a été tenté de le sauver et il quitte la tribune contre la volonté de tous.
Moralisme légendaire de ce film : Le gangster porte une admiration exemplaire pour son frère. " He's got class written all over him" Comparé à ce grand homme Gallagher se considère comme un raté.

Le problème du film est son intrigue secondaire, avec la femme qui change d'amant en cours de route (de Gallagher à Jim), ce sera jugé un peu tendancieux et les ligues de vertu s'en offenseront.

Avant d'être exécuté, Blackie Gallagher commande une chemise de nuit en dentelle noire pour sa petite copine: "Black for me and lace for the next guy" . Cela a failli être censuré. Mais Hayes s'y est opposé. Le public gloussait à cause du jeu de mots. Mais à la ressortie du film en 1937, cette scène est censurée.

Le message officiel est l'érection du gouvernement en modèle. Or ce message est subverti par l'évidence que la classe et la morale du truand sont supérieures. Il possède des qualités comme la droiture, la fidélité, le courage, le mépris de la mort, l'abnégation, l'humour, la tendresse.

Le personnage est déjà porteur de l'aura de séducteur de l'acteur. Egalement des qualités d'homme du peuple par l'intertexte des comédies populistes >>>l'homme est sympa, avec un accent de la rue, il aime les sports populaires.

Jim a de la classe mais Blackie a du caractère.
La raideur compassée de l'acteur Powell fait penser à la raideur puritaine, l'accent anglais contraste avec le langage vernaculaire de son frère.

Lorsque l'on confronte leurs actions, l'autorité du jugement revient toujours à Blackie, Jim a toujours besoin de la caution morale de son frère. Le vrai leader n'est pas celui qu'on croit.

L'école des livres ne vaut pas l'école de la vie.

L'héroïne a pour fonction de transmettre tout cela de Blackie à Jim, elle participe au sacrifice de l'un pour l'autre.

L'ambiguïté des sentiments de Jim Wade ( connotation négative de son nom) est renforcée par la comparaison possible avec FD Roosevelt (sa femme s'appelle Eleanore, c'est Mr Law and Order, comme son réquisitoire contre le gangster de la prohibition).

Enoncé idéologique populaire (n'échappe pas au public de l'époque).

Le gangster devient le porte-parole de la dénonciation du laisser-faire. Le discours latent tient aux contradictions du producteur.

Se référer à Munby.

Ce film tient du genre contestataire de la répression nativiste.

Mais on pourrait dire également que dans les contradictions de ce film on trouve la confirmation que le genre a toujours été voué à exalter le mythe du succès.

C'est la tragédie d'un héros criminel dont les rêves ressemblent à ceux de tous les Américains.

One is punished for success, et de mort.

(esbaudissements de l'auditoire)




6. «Cagney de décennie en décennie:
Public Enemy,Roaring twenties
et White heat,

Dominique Sipière, univ. Boulogne.


Dominique Sipière distribue une bibliographie et une filmographie sur Cagney (voir en fin de CR).
Il ajoute aux 3 films cités en titre de son intervention Angels with dirty faces.

Pourquoi James Cagney ?

Cagney est le constructeur du personnage du gangster de 1931 à 1949.Le mythe prend exemple dans la réalité (cf. Public Enemy) . ses caractéristiques sont les suivantes :

Avec la Warner Bros, on passe de la compassion à la fascination : Cagney est un acteur à succès ˆ en 39, il est le mieux payé après Gary Cooper- mais pourquoi ?

pour répondre aux attentes supposées du spectateur »what the public wanted ».

Les producteurs imposent leur vision du crime.

Cagney apporte au gangster les qualités américaines : lisibilité,caractère,charisme.

Pourtant, son attitude à l'égard des femmes est spécifique : il est soit odieux, soit décalé, ou il joue avec l'humour.

L'identification au personnage joué par Cagney vient du système ; l'antipathie pour les autres personnages reporte la sympathie sur Cagney, c'est donc une sympathie relative .

L'épopée de Cagney chez Warner.

Il y a une continuité dans sa carrière : les personnages ont souvent ses initiales (JC ou CJ,Cody Jarrett par exemple), on réemploie l'actrice de « Public Enemy », mais les films se distinguent par leurs « subplots », sur une constante de « rise and fall » dans l'intrigue.

Cheval de Troie, talon d'Achille « Cody ain't human » .

Comparaison des scénes finales .

Dominique Sipière projette et commente les scènes finales .

Bibliographie indicative :

1972 Homer Dickens The films of James Cagney
1975 Patrick McGilligan Cagney, the actor as auteur
1976 Cagney by Cagney
1982 Minty Clinch Cagney, the story of his films
1983 Doug Warren Cagney, the authorized biography
1985 Richard Shickel James Cagney, a celebration
2001 Jacques Lefèvre E G Robinson et James Cagney, portraits ( dans le livre des Editions du temps)

Filmographie
Il s'agit des films dans lesquels Cagney rencontre le monde des gangsters

1930 The doorway to hell
1931 The public enemy
1933 The mayor of Hell
1933 Lady Killer
1934 Jimmy the Great
1934 He was her man
1935 G men
1936 Great guy
1938 Angels with dirty faces
1939 The roaring twenties
1949 White Heat
1950 Kiss tomorrow goodbye

(applaudissements esbaudis)




7. Violence, immigration, et crime organisé
entre 1929-1951,
Sophie Body-Gendrot

(autre compte-rendu)

GICAdec'note :
> J'ai retrouvé un petit bout de l'intervention de Dame Sophie dans le bouquin d'Ellipses !
Décidément ces profs n'arrêtent pas de copier les uns les autres. Si jamais il y en a un qui dit une grosse c¨.n¨.er
*e on ne le saura jamais ! Cette fois-ci je crois que je dormais un peu , faut dire qu'elle n'arrêtait pas de tousser et de cracher dans le micro, beurk! ça m'a déconcentrée ! NDWM : don't worry, wait till it's our turn to profess !
-
L'ethnicité peut-elle être avancée comme explication du crime organisé ?

Quand les immigrants sicilo-italiens arrivent, portent-ils une forme de criminalité dans ce nouveau monde ?

La fermeture des frontières aurait alors été la solution, mais avec la prohibition, on assiste à un retour de la criminalité.

Au début des années 40, naît une Société Anonyme pour Assassinats.

Kefauver déclare qu'il y a "a syndicate", la démonologie se ranime, les Américains sont sur le point de tomber dans le Mac Carthysme.

Pourtant ils doutent encore de l'existence de la Mafia, et ce doute persistera pendant vingt ans.

C'est la plus grande énigme sociologique de tous les temps.

Le concept de crime organisé est américain, en rapport avec celui de bootlegging.

Le Crime organisé est formé d'alliances instables locales ou régionales entre gangsters politiques et syndicalistes et la création de monopoles.

Le contrôle des marchés génère des profits qui permettront la corruption et donc la protection de ces monopoles.

L'extorsion et la menace permettent de maintenir l'absence de concurrence.

La prohibition permet un enrichissement rapide, le gangster devient un homme d'affaire.

Quelques chiffres :

les bénéfices sur le Whisky sont de 29000% et sur la bière de 2400%.

A Detroit, on rapporte 1 bénéfice de 250 millions de dollars.

La violence et le trafic d'alcool provoquent 1 certain émoi et Hoover commande 1 rapport.

Ce rapport de 13 volumes dresse un état des lieux très pessimiste. 22 meurtres sont imputés à des policiers.

"Homicide in the US" soulève des questions; la société américaine se demande si elle est finalement la plus anarchique.

Les statistiques sont édifiantes : les règlements de compte sont à l'origine de la disparition de 800 gangsters, on dénombre 703 cadavres à Detroit.

L'usage des armes à feu semble facile puisqu'elles sont à l'origine de 71% des homicides..; On peut s'acheter des armes grâce à la prospérité.

Tout ceci provoque une certaine panique dans l'opinion.

Les recherches permettent une très grande réflexion, progressiste sur la nature de la déviance, contrairement à la pensée eugéniste de l'époque.

C'est moins l'individu que l'interaction du milieu dans lequel il évolue qui crée le problème.

A cette époque à Chicago plusieurs récits sont faits sur l'étude de gangs.

Nouveauté par rapport à l'étude des bandits négatifs, l'apparition de héros isolés, d'attitudes individualistes qu'on a tenté d'expliquer.

Le crime organisé, la délinquance en générale, a une assise territoriale et ethnique.

De ces quartiers émanent un ordre moral.

La temporalité est prise en compte.

The Community est le lieu du passé dans un projet d'avenir.

La désorganisation sociale relève d'une pathologie sociale : la pauvreté, la prostitution, le jeu clandestin,un affaiblissement des normes anciennes perdues lors de l'exil.

Les structures nouvelles, urbaines apparaissent intimidantes à des immigrants qui ne parlent pas l'anglais.

Il ne peut y avoir de déterminisme biologique, mais plutôt une interaction entre des individus, des groupes, des quartiers, qui expliquerait la déviance.

Les bandes de jeunes se socialisent au sein de zones interstitielles dans la délinquance.

Shaw and Henry Mc Kay en 1929 recensent les domiciles des truands et avancent qu'il ne faut pas généraliser. Les bas quartiers sont souvent près du centre des affaires.

Ils font des cartes avec une structure physique de la ville et font voler en éclat le mythe de la délinquance venant de l'extérieur, montrant qu'il est associé à de nombreux fonctionnements et que les problèmes persistent même après le départ des familles délinquantes.

Car tout est bien organisé.

Les gangsters ont d'autres critères, des obligations réciproques, des loyautés datant du passé du groupe.

Les valeurs déviantes (les rapines, le racket) sont des moyens de survie économique, et apportent la preuve de la réussite.

Les adolescents voient sur le dos des adultes ce qu'il faut faire pour réussir.
Les juges voient défiler les fils des nouveaux arrivants.
Cette déviance ne saurait être que temporaire.

Un troisième courant d'idées (Sutherland) critiquera cette pensée. Ce sont des hommes blancs venus de milieux conservateurs qui pensent que les déviants vont revenir dans le droit chemin s'ils sont immergés dans de bons quartiers

Les Critères d'ethnicité.


Y a-t-il une succession ethnique ?
Toutes les organisations mafieuses recrutent sur une base ethnique, clanique. La Mafia n'a jamais émigré aux USA en tant qu'organisation. Pourquoi auraient-ils voulu quitter la Sicile d'ailleurs ?

Un certain sens primitif de la Mafia a survécu.
Ils se sont protégés de l'intrusion d'autres groupes. Un homme seul est un homme mort. Les groupes forment des unions, les unions des fédérations pour enfin former La Causa Nostra.

Certains mafiosi sont devenus spécialistes de l'extorsion de fond mais ce n'est qu'une reproduction de la Mafia sicilienne.

Les critères d'éthnicité ont organisé les principes de compétition dans les groupes.

Le rêve américain accessible à tous crée la compétition.

Les Italiens à NYC s'entassaient dans des ghettos.
0.2% avaient un travail qualifié en Italie. Que pouvaient-ils faire sinon louer leur force de travail comme dockers ou dans des petits commerces ?

L'absentéisme scolaire les distinguait des autres groupes. Ils étaient les plus absents.

L'ethnocentrisme :

Les US ont donné à ces groupes la conscience d'être des Italiens. La Prohibition leur a donné la possibilité de s'organiser.

La présence d'entrepreneurs ethniques suscite la mobilisation en clans, le maintien des frontières.

Le Padrone monnayait les services, négociait les salaires, les protégeait.

Les enfants des immigrants ont développé un arsenal de méthodes plus ou moins expéditives pour se hisser au plus haut échelon du pouvoir local.

Les bandes protégeaient leur territoire contre les bandes d'Irlandais. Ces liens noués pendant l'enfance se poursuivaient à l'âge adulte. Ils étaient alliés à des gens qui s'étaient tournés vers des voies officielles, mais ils étaient tous copains car ils avaient été élevés ensemble.

Les Italiens ont poussé les juifs qui eux-mêmes poussaient les Irlandais. Il faut déconstruire l'idée qu'il n'y avait que les Italiens. Il y avait aussi des puritains de race blanche qui gravitaient autour du crime organisé.

Il existe des travaux sur le jeu et la prostitution qui démontrent que tous les groupes participèrent à cela. Il y avait une capacité à travailler avec des groupes multi-ethniques, cette seconde génération était moins ethnocentrique.

Aussi ils s'achètent une respectabilité, cela colle au rêve américain, des pauvres qui essaient d'atteindre le succès.

Il y a une part de responsabilité des institutions américaines quant à l'importance du Crime Organisé dans les villes américaines. à cause des machines politiques qui captent les votes des immigrants en échange de faveurs. Ils appliquent des bases clientélistes sur l'électorat de masse. Entre 1870 et 1945 , 23 villes sont gérées par des machines politiques. (Tweed a détourné 1/10e des fonds de New York, les maires étaient tous d'origine irlandaise).

De nombreux dirigeants s'enrichirent de la protection qu'ils offraient aux gangsters, mais dans les 30's c'est le contraire. Luciano se débarrasse d'un homme et met quelqu'un d'autre à sa place. F. Costello aussi mise sur la machine politique.

Les liens entre les gangsters et les clubs politiques permirent de nombreux détournements de fonds publiques.

Dans le port de Brooklyn, sévissait une réputation de corruption.
Tous les règlements préétablis étaient refusés et remplacés par le système de "open shape", système mafieux : les journaliers louaient leur force de travail "first come, first hired" mais on avait l'habitude d'utiliser toujours les mêmes.

Les hommes clés étaient des patrons recruteurs qui avaient été eux-mêmes recrutés en raison de leur pouvoir d'intimidation.

Les racketteurs avaient la maîtrise des docks.

Ils furent capables de mettre fin à des enquêtes quand il s'est agi de dénoncer des pratiques ayant cours dans le port.

(applaudissements).




8. «Jules Dassin : crime and the city», Reynold Humphries (univ Lille 3)

L'articulation se fait entre « crime and the city « and « representation of crime and the city ».

Jules Dassin made 4 films noirs :

The titles are highly connoted :the naked city induces revealing by the camera, night and the city shady underhand illicit activities.

The naked city is more of a « whodunit, » than a film noir ,using the candid camera process, whereas ther'es a real parallel between Thieves' highway and night and the city : extreme situations, crime links.

The naked city

It opens on an ordinary day in New York, but not for a woman discovering a corpse.
The style is documentary,shot on the premises ,not in the studio .But the intervention of the director in the film is nearly ludicrous ( offstage voice).
We can find there many of the Hollywood clichés :

But the film making stands beyond naturalism ( both on account of the script writer and of Jules Dassin).
It stages ordinary people (contrary to White heat) living in lassitude,monotony and repetition.
There is an insistence on class status ˆ Dassin was labelled as a communist by the Anti American Activities Commission, and then blacklisted).

Some shots reveal his marxist views ˆ the woman mopping the floor on the opening of the film as opposed to the mundane party.

Thieves'highway ( 1949)

What is crime ?There is least sense of social, economic and sexual power here than in the other 2 films.
It ends up positively ( different from Night and the city)., with a rather optimistic point of view.It stresses
S the opposition between urban and rural life,
S the conflict between the big city and the country.

It stages a father, trucker, who drives fruit to a San Francisco local monopolistic dealer.He loses his legs in an accident , so his son Nick comes back to his village to help.A friend, Ed, buys the father's truck but is killed in an accident ;the problem is : who do the apples belong to ?

Dassin then screens the whole economic chain line.All along the line, someone gets cheated ˆ marxist line on economics.The class situation is absolutely central .There is some form of class solidarity because of the 66 hour non stop driving to get the apples to SF in first-rate state .
The law of supply and demand implies that all get to make a buck.
But there also is some ambiguity : the police step in to protect Filia, the monopolistic dealer but in the end, Filia is not punished for his economic crime but for murder ;
Crime is a big business(cf.Losey) It can function because of the city .There is an anthropomorphisation of the city : it becomes more important than people.


Night and the city

It shows an extraordinary opening , with bold brassy Hollywood style music indicating violence and a high angle shot of a running man (cf.Taxi driver).
It deals with Britain (London bombed by the Nazis) but also with America trough

Pessimism is everywhere : the predators have taken over . There is a sense of emergency, living on credit, dealing with night clubs, wrestling , crime, sex and power
The openly political side is a reference to witch hunting , with the importance of rumor .It deals with a corrupt situation with no way out.

The lights in those films are also significant : in part neo-realistic in Thieves' highway, but using chiaroscuro in Night and the city, a typical feature of film noir.

Conclusion by John Dean (univ. Versailles).

The main item in our subject is the word AND :organised crime in the city AND on the screen .
We must stress several points

(applaudissements esbaudis)



NDWM : Ces notes personnelles prises par des participants sont sans valeur officielle.

Les actes officiels du colloque, seuls valables et dignes de foi, paraitront début janvier 2002.

Colloque de Cachan:

Françoise JUNG,
ENS Cachan,
Département de Langues
01 47 40 23 00

agreg 2002:
Aller à la section Crime organisé

gif
- vu dans Le crime à l'écran, une histoire de l'Amérique par M. Michel Ciment, éd. Gallimard, coll. Découvertes - à se procurer absolument.


Groscrupule d'intervention de de la liste concours-anglais


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